Claude Askolovitch avait pourtant bien débuté sa carrière de journaliste, en faisant partie du lancement de Marianne, à une époque où le journal de Jean-François Kahn avait décidé de lutter sans concession contre la bien-pensance de gauche, incarnée par Le Monde, Libération et Le Nouvel Obs.
Quand il avait du courage, il avait même osé commettre un livre d’une audace folle, intitulé “Voyage au bout de la France” “Le Front national tel qu’il est”. Pendant trois années, celui qui était à l’époque un vrai journaliste, d’investigation, s’était plongé à fond dans ce livre, n’hésitant pas à nouer des contacts sympathiques avec quelques dirigeants du FN. C’était pourtant l’époque où, selon Tapie et d’autres, il était de bon goût de traiter de “salauds” les électeurs lepénistes ; Askolovitch avait réussi un livre qui n’hésitait pas à décrire de façon sympathique quelques militants frontistes, et à montrer d’eux bien autre chose que les salauds racistes ou fascistes nostalgiques de la gégène en Algérie ou des camps de concentration. Ce livre lui avait d’ailleurs valu le regard suspicieux de l’intelligentsia, qui se demandait si finalement celui que ses amis appellent “Asko” n’était pas d’une indulgence suspecte avec le parti de Jean-Marie Le Pen.
Il dut rassurer rapidement la bien-pensance, puisqu’il quitta Marianne pour aller au Nouvel Observateur ! Il commença à se faire une place au soleil, et devint un chroniqueur de plus en plus écouté sur les ondes. Pour le meilleur… et pour le pire !
Pour le meilleur, quand, dans les années 2003, il prit conscience de la montée de l’islam en France, et se consacra à Tariq Ramadan à plusieurs reprises. Il fit partie des rares journalistes qui surent mener des enquêtes sur celui qui, à l’époque, était le chouchou des médias et de toute une partie de la gauche, à l’époque où Attac n’hésitait pas à inviter le prédicateur au Forum social de Saint-Denis.
Pour le pire quand il lança la lamentable chasse à Siné, sur les ondes, suite à une de ses planches parues dans Charlie Hebdo sur le futur mariage du fils Sarkozy avec l’héritière Darty, et de sa supposée conversion au judaïsme. Askolovitch y vit la résurgence de l’antisémitisme (sujet sur lequel Siné ne fut pas toujours clair, par ailleurs) et lança le lynchage médiatique, exigeant de Val qu’il se sépare de son collaborateur. Cela donna le feuilleton de l’été 2008.
Depuis, Askolovitch, à l’instar des Duhamel ou Joffrin, voit les années 30 partout, et notamment dans la montée de Marine Le Pen, ou la popularité de Zemmour. Se prenant donc pour un grand résistant, il ne peut masquer sa haine quand il interviewe Marine Le Pen. Dernièrement, quand elle a osé remettre en cause, à la Région Nord-Pas-de-Calais, des subventions destinées à une boucherie halal, qui faisait déjà de substantiels bénéfices par ailleurs, Askolovitch y a vu du racisme ! La pensée d’Askolovitch est implacable : critique de l’islamisation de la France = critique de l’islam = critique des musulmans = racisme (1) ! Du Tariq Ramadan et du Sopo pur sucre !
C’est donc ce journaliste qui vient de nous consacrer 30 secondes, sur Europe 1, ce vendredi 1er avril. Commençant par éructer contre Ménard, ce “salaud” qui ose titrer son prochain livre “Vive Le Pen”, il a continué en gémissant qu’à présent le Front national était dans les syndicats, justifiant les mesures d’épuration prises par les bureaucrates de Montreuil ou d’ailleurs. Et il a fini par Riposte Laïque, qu’il dit avoir découvert récemment. Cela l’a bouleversé et effaré, le pauvre ! Il a vu dans les dessins de RI7 – et notamment le dernier, où on voit Juppé lécher les babouches de Ramadan, et Aubry-Cohn-Bendit-Fillon-Lagarde se comporter en carpettes devant lui – la résurgence des dessins antisémites des années 30. Et comme il nous sait de gauche, cela l’a encore plus inquiété, et il s’est cru autorisé à faire le parallèle avec Drumont, antisémite du 19e siècle, qui se réclamait du socialisme, lui aussi ! Et naturellement Askolovitch de réclamer que cette pensée malsaine ne puisse pas perturber le bon peuple.
Finalement, le rêve d’un Askolovitch serait une société où les gens n’écouteraient que la pensée d’Askolovitch et les siens. Il aurait été comme un poisson dans l’eau sous Staline, éructant à la radio contre les vipères lubriques et les hitlero-trotskistes agents de la contre-révolution mondiale. Il aurait été dans son élément aux Etats-Unis, à l’époque du McCarthysme triomphant, traquant l’agent du communisme international dans tous les pans de la société. Et il se serait régalé sous Pol Pot, réclamant sur les antennes l’envoi en camps de rééducation de tous les déviants petit-bourgeois qui ne comprenaient pas la grandeur de la pensée du président Mao et de son disciple Pol Pot.
RI7, en remerciement pour la publicité faite à ses dessins sur Europe, est heureux d’offrir son portrait à Askolovitch, en espérant qu’il n’y verra pas “une caricature qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire”, mais seulement le miroir de ce qu’il est devenu : un journaliste bobo bête et méchant.
Paul Le Poulpe
(1) http://ripostelaique.com/Claude-Askolovitch-critiquer-l.html