Les choses ont bien changé, en quelques jours, sur l’affaire des soi-disant quotas du football français, révélés à grands renforts de publicité par Médiapart. Ce dimanche, l’affaire paraissait entendue, puisque le commissaire politique Plenel l’avait ainsi décidé. La société française était de plus en plus raciste, et le football en était l’illustration vivante, puisque le directeur technique national, François Blaquart, et le sélectionneur, Laurent Blanc, étaient d’affreux personnages qui voulaient moins de noirs et d’arabes en équipe de France ! Le plus drôle est que quand on regarde l’organigramme de Médiapart, et la réalité de l’équipe de France de football du nouveau sélectionneur, on se dit qu’il faut que Plenel ait un estomace en béton pour oser publier cela ! (1)
Pendant deux jours, ils ont été bien rares ceux qui, comme Marianne en ligne, Causeur ou Riposte Laïque, ont osé monter au feu pour démonter la manoeuvre de Plenel, et défendre ceux qu’on accusait de manière scandaleuse (2). Dans le même temps, l’ancien rédacteur en chef du Monde soufflait sur les braises, et faisait intervenir Thuram et Noah, qui, naturellement, en rajoutaient sur le thème de la France raciste !
Dans son édition en ligne de mercredi, le journal en ligne Marianne décortiquait à la perfection les sales méthodes de Plenel, et ses appuis pour les mettre en place. (3)
Dans cette même journée, on apprenait le nom de la taupe, un obscur DTN nommé Mohamed Belkacemi, dont personne n’avait jamais entendu parler avant ce triste épisode. On apprend donc que l’homme est directeur national national en charge du football de quartier. J’ignorais qu’il fallait un DTN pour le football de quartier, en faut-il un pour le football de campagne, pour le football en ville, pour le football de montagne, pour le football de bord de mer ? Plus grave, on sait à présent que cette réunion n’était qu’une causerie informelle, organisée par la Direction Technique Nationale, autour de plusieurs thèmes, et notamment la question technique. Aucune décision n’a été prise. Parmi les questions abordées, le critères de recrutement dans les écoles de football, et la question de la double nationalité de nombre de jeunes internationaux qui choisissent souvent de jouer pour le pays de leurs parents plutôt que pour la France.
La discussion a été fort libre, avec des divergences affichées et exprimées librement. Dans ce contexte, il faut être une véritable planche pourrie pour enregistrer, à l’insu des autres participants, une réunion de travail informelle. Jacques Rousselot, président de l’AS Nancy, indigné, parlait de “méthodes dignes de Vichy, et de la période 39-45”. Christian Mombaets, responsable des moins de vingts ans, disait, écoeuré, que “cela était dégueulasse”.
Peu importe ensuite que cela soit Belkacemi ou un autre qui ait envoyé ces enregistrements à Plenel, ce DTN doit être immédiatement relevé de ses fonctions, et viré pour faute grave ! On ne peut pas travailler avec des personnes qui utilisent des méthodes pareilles. Chacun sait que dans des réunions informelles, on n’a pas toujours les précautions de langage qu’on a en réunion officielle, et heureusement ! Que serait la vie si nous n’avions plus aucune intimité, et plus la possibilité de s’exprimer librement, sans craindre d’être filmés ou enregistrés à tout moment ? On est en plein Big Brother, mais manifestement, cela ne dérange pas Plenel.
Et puis, les choses ont bougé, rapidement, hier. Malek Boutih a défendu Laurent Blanc, avec des mots touchants, prenant le contre-pied de tout le politiquement correct sur cette question, et s’indignant que des jeunes joueurs ayant la double nationalité puissent profiter de la France, puis jouer pour d’autres pays ! (4) Quand donc Malek revient à la tête de Sos Racisme, à la place du sinistre Sopo ?
Hier soir, sur Canal Plus, Christophe Dugarry, ami de Laurent Blanc, n’a pu cacher son inquiétude, mais aussi son exaspération devant la campagne de Lilian Thuram, relayant Médiapart, contre le nouveau sélectionneur. Surtout, il a raconté une anecdote révélatrice de l’état d’esprit du “justicier” Thuram. Christophe évoquait cette inoubliable journée du 12 juillet, quand l’équipe de France a remporté la finale de la coupe du monde, contre le Brésil. Il se souvient qu’il se faisait prendre en photo, avec la coupe de monde, en compagnie de Candela, Leboeuf, Zidane et Lizarazu, ses plus proches amis. Et il a remémoré cette phrase de Lilian Thuram : “Allez les Blacks, on se fait une photo tous ensemble”. Seul Frank Leboeuf (souvent ridiculisé par les Guignols) avait réagi, lui répondant : “Mais cela ne va pas Lilian ? Tu te rends compte ce que tu dirais si nous on disait “Allez les Blancs, on se fait une photo ensemble”. Et habilement, Dugarry concluait qu’il ne pense pas une seconde que Thuram soit pour autant un raciste ou un facho, et pourtant il a dit cela !
Cette affaire, et le tapage médiatique orchestré par Plenel, auront montré la réalité d’une France qui passe son temps, sous la pression de quelques journalistes gauchistes et des associations anti-racistes, à battre sa coulpe, et à baisser la tête à la moindre accusation de racisme. Elle aura montré la partition des Noah, Thuram ou Boli, qui, bien qu’ayant profité largement du système, ont craché sur un pays qui leur a tout offert. Elle aura confirmé que bien rares sont les personnes qui, comme Malika Sorel ou Malek Boutih, ont un discours républicain totalement en rupture avec le discours victimaire, le communautarisme et la discrimination positive (5).
Elle aura démontré la lâcheté d’une Fédération et d’une ministre qui, tremblant de peur devant Plenel et les anti-racistes, n’ont pas manifesté la moindre solidarité avec Laurent Blanc, et pire, ont suspendu François Blaquart, avant la fin de toute enquête, montrant par là qu’il était condamné d’avance. Qu’attendent-ils pour réintégrer François Blaquart, réaffirmer leur confiance à Laurent Blanc, et virer Belkacemi ?
Cet épisode nous aura confirmé que Plenel, qui donne des leçons à la terre entière, dès qu’il est sur un plateau de télévision, n’a aucune déontologie professionnelle – ce qu’on savait déjà quand on avait lu le livre de Cohen-Péan. Il est prêt à utiliser les pires méthodes pour faire du buzz, sans se soucier des conséquences des fausses accusations qu’il peut balancer sur des personnages publics.
Pour faire du Plenel face à Menard, nous pourrions conclure : “Utiliser des méthodes dignes de Vichy pour faire connaître Médiapart, quelle déchéance, Edwy Plenel, quelle déchéance !”
Paul Le Poulpe
(1) http://presite.mediapart.fr/atelier-journal/equipe
http://ripostelaique.com/football-thuram-contre-les-quotas-mais-pour-la-discrimination-positive.html
(4) http://www.fdesouche.com/206046-malek-boutih-ps-denonce-une-kabbale-contre-laurent-blanc