Mathilde et Sandrine ont dormi avec les SDF, mais ont mangé sans eux au resto!

Avec la révélation pour les César d’Oudéa-Gaffera, chez les gauchistes ça a phosphoré pour reprendre l’initiative dans la catégorie comique de situation.

En plus ça tombait bien, c’était aussi l’occasion de montrer la vigueur et l’inventivité du spectacle vivant de rue à Rachida.

Cette semaine, les duettistes Mathilde La Tenancière et Sandy la déconstructrice ont décidé de jouer aux clandos sans-abri.

Elles se sont inspirées du comique à l’italienne des années 70 avec sa touche réaliste et sociale, c’est un cri de révolte mais avec son côté humoristique, ainsi ça touche tous les publics, c’est universaliste.

Pour entrer dans leur rôle et être crédibles, elles ont donné beaucoup d’elles-mêmes, ce qui montre leur professionnalisme, en s’astreignant à un régime drastique.

Quand t’es une bourge qui n’a jamais souffert les personnages des damnés de la terre, tu ne peux les endosser à la va-vite, il faut une préparation physique et mentale très sérieuse et pour atteindre cet objectif il était indispensable de se rendre dans un lieu méditatif approprié, la Brasserie Solférino dans le très prolétaire 7e…

Un bon filet de bœuf à 40 €, c’est le minimum pour bien intégrer ton rôle.

C’est donc une fois prêtes psychologiquement que La Tenancière et Sandy se sont rendues sous leur double tente Quechua pour y exprimer leur talent en immersion.

La scène est magnifique, elle nous transporte, c’est merveilleusement joué, on y croit ! C’est dommage elle est trop courte, on imaginait un gang bang effréné pour combattre les températures sibériennes.

Hélas, ce scénario était trop beau, mais c’est la magie du cinéma ! La réalité est moins glamour, le tournage a duré 5 minutes, ensuite toute l’équipe s’est rendue au Solférino pour visualiser studieusement  les rush autour d’une bonne côte de bœuf et d’un Gevray Chambertin et tout le monde s’est séparé en promettant de se revoir au festival de l’Alpe d’Huez où sera présentée en avant-première la suite prometteuse , “Les clandos font du ski”.

Et c’est avec le sentiment du devoir révolutionnaire accompli que chacun est parti prendre un repos bien mérité dans son loft de 200 m2.

La gauche en matière de spectacle burlesque, ça reste la meilleure !

Paul Le Poulpe