L’idiot utile Filoche n’a pas encore compris que le PS s’en fout des salariés

Emission intéressante, sur le plateau de Canal Plus, “Salut les Terriens”, animée par Thierry Ardisson. Marine Le Pen se retrouve seule, comme d’habitude, face à des interlocuteurs hostiles. Mais, chose curieuse, elle est ovationnée par le public. Mais c’est surtout la partition de l’inspecteur du Travail Gérard Filoche qui est intéressante (à partir de 4 minutes).

Regardons d’abord l’aspect physique du personnage. Obèse, il ressemble de plus en plus à un vieux cacique socialiste, sans les mandats, et donne surtout l’impression de ne plus croire à ce qu’il raconte sans discontinuer depuis cinquante ans, date de ses jeunes années trotskistes.

Il continue de faire semblant de croire qu’on peut encore tirer le Parti socialiste sur la gauche, alors qu’au gouvernement, avec Hollande, ce régime remet en cause toutes les solidarités, fait les poches des travailleurs, et va beaucoup plus loin que Sarkozy n’avait jamais osé le faire, y compris sur les retraites. Pire, Hollande embrasse Gattaz, le président du Medef, sur la bouche, aux Etats-Unis, et Filoche continue de faire semblant de croire que le PS est un parti de gauche. Sur la fin de la vidéo, avec humour, Marine Le Pen lui dit : “Hou, hou, M’sieur Filoche, vous avez pas remarqué que le PS n’est plus un parti de gauche“.

Par ailleurs, cet ancien inspecteur du Travail peut avoir un discours intéressant sur les inégalités sociales, et, avec une certaine démagogie, expliquer qu’on peut aller chercher l’argent de la fraude fiscale… mais sans demander la réinstallation des frontières !

C’est là toutes les limites de son discours. Refusant le cadre de la Nation, qu’il juge chauvin, Filoche, avec une vision internationaliste du monde du travail, a un discours de curé d’extrême gauche, pour le plus grand bonheur du patronat. Il réclame qu’on mette en prison les employeurs qui font travailler des clandestins (sans-papiers dans son jargon) au rabais, mais, comme inspecteur du travail, il a toujours milité, avec les organisations syndicales, pour refuser de contrôler la régularité des salariés, sur un chantier, estimant qu’il n’était pas policier.

filocheIl ose dire, alors qu’il y a trois millions de chômeurs officiels, et bien davantage dans les faits, que la bataille de la gauche doit être de se battre pour que les nouveaux venus aient des conditions d’accueil et de travail décentes, sans mesurer que justement, continuer à accueillir une immigration nouvelle pèse sur les plus modestes des Français, retraités pauvres ou travailleurs précaires, en recherche d’emploi, de logement et de bonnes écoles pour leurs enfants.

Mais c’est sur la votation suisse qu’il montre son vrai visage : derrière les beaux discours se cache tout le mépris socialiste pour un peuple qu’il pense suffisamment stupide pour se laisser manipuler. Ardisson le reprend avec malice, en lui faisant remarquer qu’il est pour les référendums sur la retraite à 60 ans, mais contre ceux sur l’immigration. Il fait part, de plus, de malhonnêteté, car il ne peut ignorer que les organisations syndicales, dans les années 1930, en pleine crise de l’emploi, demandaient l’arrêt de l’immigration, pour ne pas permettre aux patrons de jouer d’une concurrence déloyale.

Filoche fait partie de cette génération de révolutionnaire post-68 qui a tout raté, et porte la responsabilité, par ses discours pro-immigration, de la terrible régression que subit notre pays, salariés en premier, depuis quarante ans. Il est un idiot utile d’un Parti socialiste qui l’a toujours méprisé, et le fait sortir de son placard pour gauchir le discours, avant chaque élection. C’est un cocu complaisant du social-libéralisme, et un allié objectif de la mondialisation libérale. Sans doute ses enfants, comme nombre d’héritiers de socialistes, bénéficient-ils d’un emploi dans une collectivité locale gérée par le PS. Pendant ce temps là, les travailleurs du privé, à cause d’une Union européenne qu’il ne remet pas en cause, n’ont plus d’industrie, et se voient concurrencés par un salariat immigré, armée de réserve du capital, comme devraient dire les vrais marxistes.

Incapable de changer ses lunettes du 20e siècle, il continue à voir dans Marine Le Pen un péril fasciste, et ferme les yeux sur la montée de l’islam, y compris dans les entreprises, ce qui, pour un inspecteur du Travail se disant laïc fait désordre.

Avec un discours aussi caricatural de l’aile gauche du PS, aussi déconnecté de la réalité quotidienne du monde du Travail, pas étonnant que le véritable salariat, que Filoche ne connaît que dans ses livres, se tourne massivement vers Marine Le Pen, et son discours protectionniste de préférence nationale.

Mais il est vrai que Filoche, dans la fonction publique, profitait de cette préférence nationale qu’il refuse aux salariés du privé.

Paul Le Poulpe