Lors de la polémique lancée par le site Médiapart, relayée par Noah-Thuram, j’avais pris la défense de Laurent Blanc. Je trouvais particulièrement crapuleuses les attaques pour racisme proférées par le site dirigé par Edwy Plenel, sous prétexte que le sélectionneur national avait osé évoquer de nouvelles bases de recrutement dans les écoles de football des clubs professionnels. J’avais trouvé encore plus ignoble qu’évoquer la question de la double nationalité soit considéré par les professionnels de l’antiracisme comme une mesure discriminatoire.
Pour autant, je n’ai pas une grande confiance en Laurent Blanc. Pour moi, il n’est pas l’homme de la rupture nécessaire, après la catastrophe de la période Domenech, où, pour sauver son poste, ce sélectionneur avait abandonné le pouvoir à des joueurs qui ont transformé l’équipe de France en un groupe se comportant comme des racailles, pour reprendre les propos du philosophe Alain Finkielkraut. Résumé : aucun amour du maillot, du mépris pour l’hymne national, un collectif où les Français d’origine européenne donnent l’impression d’être des rescapés minoritaires, l’islamisation d’une équipe où les Ribery-Anelka n’hésitent pas à faire leur prière au milieu de la pelouse, un Benzema qui raconte que l’Algérie est le pays de son coeur, mais la France celui de son porte-monnaie, des menus halal servis à toute l’équipe… Tous les ingrédients étaient réunis pour qu’on arrive à la catastrophe de l’Afrique du sud, où notre pays fut la risée du monde entier, avec ses milliardaires qui se paient le luxe d’une grève de solidarité pour Anelka, viré pour avoir traité le sélectionneur de “Fils de pute”.
On attendait donc de Laurent Blanc qu’il rompe avec la période Domenech. Il avait l’appui de toute la presse, et a bénéficié d’une complaisance étonnante, alors que l’équipe de France continue à produire un jeu ennuyeux. Surtout, soyons clair, et évitons l’hypocrisie, le sélectionneur disposait d’un éventail de joueurs qui lui auraient permis de tourner la page Domenech, et de “gauloiser” une équipe dans laquelle les citoyens de ce pays ne peuvent pas se reconnaître. Certes, un Thuram estime normal qu’il y ait 8, 9 ou 10 joueurs issus de la “diversité” et voit le scandale dans le fait qu’il reste trois blancs sur le banc des entraîneurs. Eh bien, moi j’en ai marre de voir une équipe où Lloris fait figure de rescapé, et où l’autre “blanc”, Franck Ribery, est plus musulman que les musulmans.
J’en ai assez de voir que des joueurs français comme Debuchy, Koscielny, Balmont, Gameiro, Valbuena, Giroud, Martin, Cheyrou, Chantome, Pedretti, Amalfitano, Gourcuff, Toulalan, Gignac, Le Tallec et combien d’autres joueurs talentueux donnent l’impression d’être les victimes d’une discrimination négative, à cause de la couleur de leur peau. Il me revient à l’esprit cette phrase d’Eric Zemmour, qui, parlant de l’équipe de France de Domenech, s’était exclamé : “En alignant une telle équipe, Domenech fait de la politique !”. C’est tellement évident, encore davantage quand on a regardé la formidable équipe d’Espagne, inspirée par la non moins extraordinaire équipe de Barcelone ! Loin de moi d’exiger, bien évidemment, une équipe de France blanche, dans une vision aussi raciste que celle d’un Thuram ! Un Marius Trésor, un Jean Tigana, ont montré, par leurs qualités footballistiques, ce qu’est la richesse de la France. Un Zidane a prouvé son talent, mais n’a jamais confirmé son attachement réel à notre pays, ni vraiement choisi entre l’Algérie et la France. Laurent Blanc, traité de raciste, doit-il donner des gages aux Thuram-Noah, pour les rassurer ? Sinon, comment peut-il faire de tels choix ? Les Français ne pourront jamais s’identifier à une équipe où “La Marseillaise” paraît brûler les lèvres de la majorité de ses joueurs, et où seuls un ou deux internationaux d’origine européenne ont encore le droit de figurer sur la photo.
Dans le même registre, comment peut-on accepter, à chaque match d’une équipe du Maghreb, ces démonstrations indécentes des supporters, après la rencontre ? Ce samedi, à Marrakech, les Marocains ont écrasé les Algériens, quatre buts à zero. Et on a vu dans de nombreuses villes de France des démonstrations qui mettent mal à l’aise. Certes, ils n’ont pas fait preuve de l’agressivité des supporters algériens, qui, que leur équipe gagne ou perde, ont pris l’habitude de vandaliser tout ce qui passe à leur portée, et même, comme à Toulouse, de remplacer le drapeau français par leur drapeau, devant des policiers qui avaient consigne de ne pas réagir. Mais ces démonstations, dans les rues de France (1) ont quelque chose de profondément indécentes, d’arrogantes, et d’irrespectueuses pour le pays dans lequel vivent ces personnages. Quand les droitsdelhommistes osent nous dire que ces citoyens, sans doute nés en France pour la plupart d’entre eux, sont Français, tout dans leur attitude montre le contraire. Ce sont sans doute les mêms qui ont sifflé, à trois reprises, l’hymne de notre pays, quand l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie affrontaient l’équipe de France. Et, quand on voit ces images, il ne fait aucun doute qu’en cas de rencontre, aujourd’hui, entre la France et une des trois équipes du Maghreb, leur choix serait vite fait, et qu’il ne serait pas du côté du pays dans lequel ils sont nés, qui a su accueillir leurs parents et grands-parents. Ils ne font que confirmer ce que disait l’avant-centre français, Karim Benzema, ce sont des Français de papier, mais pas des Français de coeur.
Je ne suis pas prêt de regarder à la télévision un match de cette équipe de France, et j’en ai marre que des personnes qui crachent sur notre pays puissent avoir la nationalité française.
Bref, entre une équipe de France qui donne comme message que les Français d’origine européenne n’ont plus leur place, et des rencontres de football qui montrent que des citoyens français de papier ne respectent pas notre pays, et en sont des adversaires potentiels, je commence à en avoir assez des messages politiques que le football véhicule à notre Nation.
Paul Le Poulpe
(1) http://www.fdesouche.com/216734-maroc-algerie-ambiance-videos