Le débat sur la double nationalité fait la “une” de l’actualité. Ce jeudi, l’équipe de France de football rencontrera l’équipe de Pologne. A cette occasion, les joueurs tricolores croiseront la route d’un joueur qu’ils connaissent depuis toujours : Ludovic Obraniak. Ce joueur est né en 1984 à Longueville-les-Metz. Il entre en formation au Football Club de Metz à l’âge de 13 ans. Il gravit alors toutes les étapes d’un bon joueur professionnel, et se voit sélectionné en équipe espoirs. En 2007, il signe pour Lille, un club plus ambitieux, qui, quatre années plus tard, deviendra champion de France et remportera la Coupe de France. En 2009, il choisit de prendre la nationalité polonaise, en vertu du droit du sol en vigueur en Pologne, qui accorde aux enfants, automatiquement, la nationalité de leurs parents. Le grand-père d’Obraniak étant polonais, il peut donc postuler à cette nationalité. Il explique son choix par son “attachement à la culture de ses grand-parents”. C’est une explication plus glorieuse que d’expliquer que s’il voulait être international, ce joueur, pas toujours titulaire cette année à Lille, aurait eu bien plus de difficultés en équipe de France.
Cet exemple est la preuve vivante, n’en déplaise aux Plenel-Thuram-Noah, que la question de la double nationalité n’a rien à voir avec le racisme, mais est tout simplement déterminante dans la cohésion d’une Nation. L’équipe de France, de tout temps, a compté sur l’apport des enfants de Polonais, dont les plus célèbres furent Raymond Kopa, Thadée Cisowski et Georges Lech. Ceux-ci étaient des Français à part entière, ils parlaient notre langue, et, s’ils n’oubliaient pas leurs origines, ils étaient fiers de vivre dans un pays qui avait accueilli leurs parents ou grand-parents, leur avait donné du travail, et avait permis à leurs enfants d’aller à l’école, de faire des études, de se soigner gratuitement, et de réussir professionnellement. C’était alors l’époque du modèle d’assimilation, la plupart des enfants polonais, comme d’ailleurs italiens ou portugais, donnaient un prénom français à leur enfant. Et s’ils se plaignaient de la France, rien ne les empêchait de retourner chez eux, ce que firent nombre de Polonais et d’Italiens.
Ludovic Obraniak ne parlait pas un mot de Polonais, quand il a pris la nationalité de son grand-père, et joué son premier match international pour son nouveau pays. Il y a quelque temps, un joueur prometteur, Higuain, qui était né en Argentine, et avait fait toutes ses classes là-bas, avait un grand-père français. C’était, à 18 ans, un avant-centre prometteur, que tous les grands clubs de football s’arrachaient (il joue aujourd’hui au Real de Madrid). Domenech, encouragé par la Fédération Française de Football, fit des pieds et des mains pour le convaincre, au nom de la nationalité de son grand-père, d’opter pour la France. Higuain refusa, mais imaginez, en cas d’accord, l’image d’un international français qui ne parle pas un mot de français ! Quel terrible message !
Certes, une ligne politique, le mondialisme, entend faire disparaître les Etats-Nations, les peuples et leur culture, pour leur substituer un modèle uniforme, où tout le monde parlerait une seule langue, l’anglais, et un projet de société, le multiculturalisme. Avec ce projet, absence de frontières, libre circulation des capitaux et des humains, on n’est plus Français, on est citoyen du monde. Certes, José Bové voulait présenter des clandestins aux élections législatives de 2007. Certes, les Verts veulent nous présenter Eva Jolly, et envisagent sans vergogne que la France puisse être représentée, au plus haut niveau, par une personne à la double nationalité, et parlant un Français difficilement compréhensible. Certes, on nous dit qu’aujourd’hui, notre pays compterait 4, 5, 7, 8 millions de bi-nationaux ! Et, sur les ondes, les élus de gauche, la bouche en cul de poule, nous racontent que tout cela fait partie de la richesse de la France, et que c’est nauséabond de remettre cela en cause. Ils montrent, mieux que de longs discours, comment ils ont tourné le dos à Jaurès, qui disait que “La Nation, c’est la seule richesse des pauvres”.
Eh bien nous ne voulons pas de ce modèle de société, que nous proposent, à travers le football, les mondialistes. Nous ne voulons pas d’élus qui possèdent la double nationalité. Nous ne voulons pas de ministre qui, à l’instar de Rama Yade, affirme qu’en cas de conflit entre la France et le Sénégal, elle choisirait le pays de son coeur, le Sénégal. Nous ne voulons pas d’internationaux de football qui, à l’instar d’un Karim Benzema, dit que le pays de son coeur, c’est l’Algérie, mais que son intérêt – financier, bien sûr – est de jouer pour l’équipe de France. Nous ne voulons pas des discours à la Zidane, qui, lorsque la France affronte l’Algérie, prie pour qu’il y ait match nul.
Nous voulons la France d’une Malika Sorel ou d’un Pascal Hilout, qui ont choisi la nationalité française, et ont renoncé à la double nationalité, parce qu’ils estiment que c’est ainsi qu’ils montrent leur attachement à la France. Cela ne nous dérange pas d’avoir comme président de la République un descendant de hongrois, c’est la fierté de la France d’avoir une République qui fait des égaux, qu’elle que soit les origines des uns et des autres. Cela nous dérange de voir une ministre comme Rachida Dati donner à sa fille le prénom de Zohra, comme il nous dérangerait de voir le président de la République appeler son prochain enfant Ferenc, en souvenir de ses racines.
L’affaire des “quotas du football français”, était essentiellement celle de la double nationalité. Il est remarquable de constater que tous les mondialistes, déguisés parfois en internationalistes, qui haïssent toute référence à la France et à la Nation, sont montés au créneau pour qualifier Blanc et Blaquart de “racistes”. Pourtant, l’entrée en jeu du jeune Marvin Martin, petit gabarit, seulement français, lors du dernier match contre l’Ukraine, a montré que l’avenir de l’équipe de France est bien là. A contrario, l’épisode Obraniak montre, mieux que de longs discours, qu’on ne peut pas continuer, dans le football français, à former des jeunes joueurs, à les sélectionner, sans avoir la garantie qu’ils resteront français. Libre à ce joueur de choisir la nationalité polonaise, mais il ne peut plus conserver la nationalité française, et les avantages qui vont avec.
Le peuple de France en a marre de ceux qui, comme Obraniak ou Benzema, ne sont que Français de papier, et pas de coeur. Si on joue pour l’équipe de France de football, on est Français, et seulement Français. Si on postule pour un poste en politique, on est Français, et seulement Français. Si on vit en France, mais qu’on veut avoir une autre nationalité, on en a le droit, mais alors on n’est plus Français.
Un vieux dicton disait : “On ne peut pas avoir le beurre, et l’argent du beurre”.
Paul Le Poulpe