J’avais décidé de boycotter cette primaire socialiste, la considérant d’abord inintéressante, et surtout anti-républicaine ! Je ne comprends toujours pas pourquoi c’est à moi et aux Français d’aller voter pour le candidat du PS, les 9 et 16 octobre, et pas aux militants de ce parti ! Mais je me suis dit que j’allais peut-être avoir l’occasion de me marrer, et qu’il ne fallait pas passer à côté de cela.
A la fin de ce débat, j’avoue que j’étais estomaqué par le décalage entre les discours de ces bobos et la réalité quotidienne des Français. J’ai également été impressionné par leur culot et leur mauvaise foi. Si je les ai bien compris, tout est la faute d’un président de la République qui a “abîmé la France” (un communiquant a dû leur souffler cette formule), il va falloir tourner la page douloureuse qui s’est ouverte en 2007, et c’est naturellement sous la direction du prochain président de gauche, présent sur ce plateau, que le sursaut va avoir lieu !
J’imaginais un extra-terrestre écouter ces braves gens, qui tous, la bouche en cœur, ont laborieusement essayé de nous donner leurs solutions à la crise : faire payer les riches, faire obéir les banques, expliquer la situation aux Français, désendetter la France, sortir du nucléaire, etc. Ils n’auraient jamais imaginé que ce sont ces gens là, et leurs amis, qui, depuis vingt ans, ont livré pieds et mains liées la France aux technocrates de Bruxelles, faisant perdre toute souveraineté à notre pays. Ce sont eux qui ont soutenu Giscard d’Estaing en 1992 pour nous faire avaler Maastricht. Ce sont encore eux qui ont voulu nous faire voter oui au Traité constitutionnel européen de 2005, et qui ont été désavoués par le peuple de France, à 55 %. Ce sont encore eux qui, sans vergogne, ont soutenu Nicolas Sarkozy, en 2008, pour violer cette expression populaire, et aider le Président de la République à faire adopter le traité de Lisbonne. Certes, Arnaud Montebourg, bien timidement, a fait remarquer aux cinq autres candidats que lui avait voté non. Mais qu’avait-il, comme les cinq autres candidats, à opposer à Nicolas Sarkozy lors de la première crise financière, quand, pour sauver nos banques, on a surendetté l’ État français ? Rien ! Qu’avait-il à opposer au président de la République quand on a proposé un premier plan, puis un deuxième plan, pour sauver l’euro (avec l’alibi de sauver la Grèce), endettant encore davantage la France dans des emprunts que la Grèce serait incapable de rembourser ? Rien ! Et aujourd’hui, Montebourg comme les cinq autres brûlent des cierges tous les jours en priant le ciel que l’euro survive !
De même, si j’ai bien compris, il n’y a aucun problème en France avec l’islam, ni avec l’immigration. Je n’ai pas entendu ces mots là prononcés une fois dans la soirée. Là encore, la bouche en cul de poule, on les a entendus oser salir les mots “laïcité” et “République”. Comment des représentants d’un parti qui comprend a une première secrétaire comme Martine Aubry, un ancien secrétaire comme François Hollande, une ancienne candidate comme Ségolène Royal qui, tous les trois, ont multiplié, en plein ramadan, les génuflexions devant l’islam peuvent-ils oser salir le mot “laïcité” rien qu’en le prononçant ? Nous ne parlerons pas de Delanoé, et de sa rupture du jeûne du ramadan dans l’Hôtel de Ville de la mairie de Paris, qu’aucun dirigeant socialiste n’a condamné ! Certes, Manuel Valls a essayé de se distinguer, en disant qu’il avait voté la loi contre la burqa, contrairement à ses petits camarades ! Une goutte d’eau dans l’océan ! Et le mot “République” de la part de ces élus qui sont les premiers à en violer les lois ! “République” quand un cabinet conseil (je préfère ce mot à think thank) du Parti socialiste, “Terra Nova” ose carrément dire, par son idéologue, Ferrand, qu’il faut remplacer les ouvriers jugés racistes par une nouvelle population, venue d’Afrique ? “République” quand on se bat contre l’expulsion des clandestins, et qu’on compare cela à la déportation des Juifs ? “République” quand on impose l’élection de son candidat à tous les Français, et qu’on fait ouvrir les mairies ? “République” quand 26 maires de gauche réclament le droit de vote des étrangers ? “République” quand on soutient l’Union européenne qui fait fermer les services publics égalitaires ? “République” quand on aide Bruxelles à briser les États-nations, et la République une et indivisible, pour mettre en place les langues régionales minoritaires, et l’Europe des régions ? “République” quand on se bat pour la discrimination positive, au détriment principalement des ouvriers français, comme le dit la remarquable Malika Sorel. “République” quand on se fait complice, depuis plus de vingt ans, de la voyoucratie, et qu’on abandonne les plus pauvres, les plus nécessiteux, à la dictature des bandes, favorisée par une politique migratoire criminelle ? “République” quand on est systématiquement contre la police de notre pays, et du côté des petites frappes ? “République” quand on a cassé l’école publique, grâce à l’action concertée des pédagogistes et de la droite ? “République” quand on a dans ses rangs un maire comme Vaillant qui laisse l’espace public, la rue, aux mains des islamistes, en osant dire que cela ne gêne personne ? Et combien d’autres exemples ? Ce mot est également sali quand il sort de leur bouche.
Hollande a eu beau jeu, hier, de faire remarquer à Aubry et à Royal, un sourire aux lèvres, que si Strauss-Kahn avait été là, eux ne le seraient pas. Car il y a quand même eu, hier soir, deux non-dits terribles : celui de DSK et celui de Guérini. Le scénario originale de ces gens là (et Hollande devait servir de caution démocratique) était quand même d’imposer à toute la gauche le président du FMI, à qui même Mélenchon avait prêté allégeance lors de son débat contre Marine Le Pen. Ces bonnes âmes, qui osent parler de “France abîmée” étaient prêts à livrer Marianne à quelqu’un dont même un Rocard dit à présent qu’il avait une sérieuse maladie ! Rien que cela devrait les disqualifier à jamais. Mais que dire de l’affaire Guérini, dont personne n’a parlé (et alors Montebourg ?), si ce n’est qu’elle est plus parlante que de longs discours sur l’état de dégénérescence du Parti socialiste. Dans un article plein de lucidité, voilà ce qu’écrivait mon ami Empedoclates, suite à cette affaire : L’affaire « Guérini », bien sûr, éclaire parfaitement cela, mais le « système Guérini » n’est que le prolongement de systèmes antérieurs et communs (dixit Jean Pierre Chevènement sur la « Chaîne parlementaire » le 8 /11) à la plupart des départements dominés par le PS… Et cette « affaire » ne doit pas faire oublier, pour s’en tenir aux « Bouches du Rhône », l’affaire « Urba », les condamnations de l’ancien secrétaire départemental Bernardini, celles de Granié, ancien maire de Fos sur Mer , l’incarcération récente d’un adjoint au maire de Berre, la mise en examen de la députée Andrieux …comme elle ne doit pas occulter le comportement quotidien de tous ces élus socialistes qui, une fois leur mandat de maire ou de conseiller général acquis, en profitent pour « caser » dans un confort matériel et sociétal leur descendance et leur pré-carré familial.
Et c’est ce tas d’immondices, socle d’un « projet mondialiste, européiste, atlantiste », que d’aucuns voudraient, ici, nous faire conforter en participant à la manipulation politicienne qu’est la primaire socialiste dont le seul but est d’étalonner la puissance et la force d’influence de ce parti, dont la seule visée est de donner à ce parti complice des oligarchies financières et sourd aux intérêts profonds des électeurs français une assise qui pourrait lui permettre d’envisager un succès électoral l’amenant à concrétiser ses mauvais coups immigrationnistes et multiculturels contre notre nation, son peuple et ses valeurs et principes ? Comme si voter pour l’un ou pour l’autre de ces socialistes responsables du dépérissement de notre pays dans tous les domaines (économique, financier, sociétal, social…)pouvait marquer un choix entre futurs candidats qui tiendront le même discours trompeur pour mieux asseoir, une fois en responsabilité, l’emprise mondialiste, européiste, atlantiste qui nous étouffe et nous asservit déjà grâce à eux !
Rien à ajouter. Bien évidemment, dès le débat terminé, sur tous les plateaux de télévision, nous avions droit au show médiatique des passeurs de pommade, qui nous expliquaient que Martine avait été bonne, que François avait pris une nouvelle envergure, que Ségolène n’avait pas été assez méchante (c’est vrai que secrètement j’espérais qu’elle balancerait quelques saloperies dont elle a le secret), et que Manuel, Arnaud ou Jean-Michel avaient remarquablement tenu leur rôle. Et bien évidemment, tous de nous raconter qu’il fallait que la primaire socialiste soit une réussite, et que les Français répondent à ce grand moment de démocratie que le Parti socialiste allait nous offrir.
Pour moi, c’est décidé, et encore davantage après hier soir : le 9 et le 16 octobre, ce sera l’abstention républicaine, et, à partir du 16 octobre, ce sera feu à volonté sur le vainqueur.
Justement, et ce sera le seul argument que j’aurai retenu, hier soir, parce que je ne veux pas que la France soit davantage abîmée !
Paul Le Poulpe