Caroline Fourest primée pour racisme : l’arroseuse arrosée !

C’est une histoire banale, dans la France de 2012. Une association, « Y’a bon awards » qui se dit anti-raciste, bien évidemment, décerne tous les ans des prix de racisme. Ainsi, l’an passé, avaient été primés, entre autres, Ménard, Zemmour, Pascal Bruckner, Elisabeth Levy, Ivan Rioufol, Jean-Pierre Chevènement, Brice Hortefeux, Xavier Lemoine…

http://lesindivisibles.fr/documentation/nos-articles/y%E2%80%99a-bon-awards-2011-c%E2%80%99est-parti

La particularité de ce prix est qu’est considéré comme raciste quiconque critique l’islam, et son offensive, ou ose s’interroger sur les bienfaits de l’immigration.

Pour sa quatrième édition, ce lundi 19 mars, nous avons une surprise de taille : Caroline Fourest en personne a été promue parmi les racistes de l’année ! Dans le jury, (1) selon la chroniqueuse du Monde figureraient deux vieilles connaissance de Riposte Laïque, Jean Bauberot, qui fut témoin à charge – fort médiocre – au procès de Pierre Cassen et Pascal Hilout, et l’Indigène de la République Nacira Guenif, qui fut opposée, sur France O, à Christine Tasin, il y a peu, lors d’un débat sur le halal dans la présidentielle. Elle y fut particulièrement agressive et haineuse, interrompant sans arrêt ses interlocuteurs, pour justifier la halalisation de la France.

Qualifier Caroline Fourest de « raciste de l’année » est ignoble… mais il était tout aussi ignoble d’avoir qualifié ainsi ceux qui ont été primés en 2011, et nous n’avons pas, à ce moment, entendu l’icône des médias protester contre l’infamie faite à quelques-uns de ses confrères, contre qui elle a souvent l’insulte facile.

Reprocher à Caroline son islamophobie, et l’amalgamer à du racisme est tout aussi ignoble. Mais quelle est la personne qui, le 18 décembre 2010, manifestait derrière une banderole « Non à l’islamophobie » et qualifiait de racistes les organisateurs des Assises internationales sur l’islamisation de nos pays, sous le prétexte minable que pour être laïque, il fallait critiquer l’intégrisme, alors que si on dénonçait l’islamisation, on était raciste : Caroline Fourest en personne !

http://www.dailymotion.com/video/xg6kwv_manifestation-pour-denoncer-les-assises-contre-l-islamisation_news

Qui a insulté de manière particulièrement sordide Anne Zelensky, dans sa revue Prochoix : Caroline Fourest !

Ceux qui ont primé la fondatrice de Prochoix pour « raciste » sont nos pires adversaires, communautaristes, et agents actifs de l’islamisation de la France. Mais celle qu’ils ont insultée passe le plus clair de son temps à chercher à salir, par tous les moyens, des sites comme Riposte Laïque, des résistants comme Oskar Freysinger ou Geert Wilders, en les qualifiant, selon l’air du temps, de fascistes, de racistes ou de militants d’extrême droite. C’est Caroline Fourest qui prépare le terrain aux Indigènes et aux islamistes, en insultant et en salissant les meilleurs résistants à l’islamisation de nos pays, et en encensant l’islam.

Elle a décidé de porter plainte contre « Y’a bon arwards » et les membres du jury. Il est cocasse que pour la première fois où la diva se fait traiter de raciste, elle porte l’affaire en justice, alors qu’elle multiplie elle-même ce qualificatif injurieux contre tous ceux qui ne partagent pas son avis, et qu’elle reproche à Marine Le Pen d’être procédurière, elle qui doit subir ce qualificatif injurieux à longueur de journée !

On sent Fourest, à lire sa première réaction, ci-dessous, très blessée d’avoir été primée pour racisme. Dans son petit monde, on a le droit de traiter la terre entière de “raciste”, mais quand à son tour on subit ce qualificatif infamant, on pleurniche, on se roule par terre, comme une enfant capricieuse criant : “C’est pas juste !”. Ainsi, elle cherche à se justifier, se vantant de ne jamais avoir attaqué l’islam. C’est bien ce qu’on lui reproche, entre autres ! Elle tente également de démontrer que les raisons de cette nomination sont honteuses. Elle est en effet accusée d’avoir dénoncé, devant une assemblée socialiste, une rencontre sportive entre femmes dans un gymnase où l’entrée aurait été interdite aux hommes. Elle aurait pu avoir l’élégance de signaler que cela était Riposte Laïque qui avait soulevé ce scoop, en 2008. Elle gémit que cette décoration va faire le bonheur de tous les sites intégristes. Elle se victimise et s’invente, d’autre part, des menaces de morts de la part de cadres du FN, alors qu’il s’agit simplement, en fin de soirée, d’un délire, rapportée par une journaliste infiltrée au FN, certes pas forcément de bon goût, autour d’une table.

Et Caroline nous apprend qu’elle donnera les dommages et intérêts qu’elle parait certaine d’obtenir à une vraie association anti-raciste. Ah bon, cela existe ? Espérons que la CGT, qui en avait fait une des invités vedettes de sa journée du 21 mars contre le racisme, ne va pas décommander Fourest, car tout de même, inviter quelqu’un décorée pour racisme, qui plus est par des membres de la diversité, pour animer un meeting contre le racisme, cela risque de faire désordre chez les camarades de Bernard Thibault, non ?

Il y a deux morales dans cette histoire. La première est que quand on a en permanence le cul entre deux chaises, on finit par s’asseoir par terre. La seconde : l’anti-racisme est un totalitarisme, et tout pur trouve toujours un plus pur qui l’épure…

Paul Le Poulpe

(1) Membres du jury qui auront donc droit à un procès de Caroline Fourest : Florence Aubenas (journaliste), Jean Baubérot (sociologue), Abdelkrim Branine (journaliste), Sébastien Fontenelle (journaliste), Faïza Guène (romancière-réalisatrice), Nacira Guénif-Souilamas (sociologue), Olivier Le Cour Grandmaison (historien), Jalil Lespert (comédien/réalisateur), Alain Mabanckou (romancier), Aissa Maïga (comédienne), Frédéric Martel (journaliste/écrivain), Mokobé (rappeur), Gilles Sokoudjou (président du jury, Les Indivisibles), Maboula Soumahoro (civilisationniste), Youssoupha (rappeur).

Réaction de Caroline Fourest à cette nomination, sur son blog

Les “Y’a bon Awards” déshonorent l’antiracisme

Sur le papier, les « Y’a bon Awards » me semblaient utiles. La banalisation des propos racistes ces dernières années mérite qu’on s’insurge et qu’on les mette à l’index. J’ai en tête mille exemples qui m’ont écorché les oreilles et à qui j’aurais bien voulu décerner des Y’a bon Awards.

Hélas, le but de Rokhaya Diallo et de son association (Les Indivisibles) n’est pas de militer contre le racisme… Mais de combattre les antiracistes ayant le tort, à leurs yeux, de défendre la laïcité. Pour proposer un autre modèle, basé sur les statistiques ethniques et la laïcité « ouverte », aux religions et même à l’intégrisme.

Ce qui explique les si bonnes relations entretenues par cette association avec le Département d’Etat américain. Rokhaya Diallo a notamment participé au programme « International Visitor Leadership » voulu par le gouvernement fédéral américain pour tisser des liens avec ceux qui défendent son modèle à l’étranger. Et ce malgré ses liens avec les Indigènes de la République et leurs alliés islamistes. Leurs équivalents Belges, les Indigènes du Royaume, sont à l’origine de mon agression en Belgique.

Les indivisibles contre Charlie Hebdo

Les indivisibles s’inscrivent dans cette famille idéologique, qui considère tout intellectuel féministe et laïque comme « islamophobe » dès lors qu’elle ose critiquer à la fois le racisme et l’intégrisme. Mais leur présidente va plus loin. Elle accepte de donner des conférences aux côtés du roi des complotistes Belges, Michel Collon. Elle fait surtout partie des premiers signataire d’un manifeste « contre le soutien à Charlie Hebdo », lancé par des figures des Indigènes de la République juste après l’attentat… Il prétend défendre la liberté d’expression mais nous explique, qu’au fond, le journal l’a bien cherché ! Ce qui revient à justifier le terrorisme contre la presse, dans un contexte où des dessinateurs et des journalistes prennent tous les jours des risques pour continuer à parler librement de l’intégrisme.

Le vrai visage des Indivisibles est donc dévoilé, depuis longtemps. Mais la dernière moisson de prix le confirme. Alors que la France pleurait les morts du tueur de Toulouse, Les indivisibles organisaient une cérémonie des Y’a bon Awards… Et devinez qui obtint un « Y’a bon awards 2012 » ? Le tueur de Toulouse ? Claude Guéant ? Marine Le Pen ? Jean-Marie Le Pen ? Des journalistes qui ont banalisé l’agression d’Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar ? Des journalistes ayant minimisé les menaces professées contre moi par un cadre du FN ? Non pas du tout… Christophe Barbier, Sylvie Pierre-Brossolette et moi-même !

Quand l’antiracisme devient racisme

Ce qu’ils reprochent à Barbier ? Une chronique de 2010 sur la décision de Quick de ne servir que des repas halal ! Ce qu’ils me reprochent ? Un discours sur l’égalité ! Et oui, vous avez bien lu.

Un discours sur l’égalité tenu à la Convention du Parti socialiste pour l’égalité réelle, en 2010, où j’ai mis en garde les élus contre la voie hasardeuse des statistiques ethniques, où j’insiste sur l’importance d’une politique plus ambitieuse pour lutter contre les préjugés et les discriminations (je soutiens la volonté de François Hollande de supprimer le mot « race » de la constitution), et où je rappelle que des élus de gauche n’ont pas à soutenir des mouvement intégristes — réactionnaires, sexistes, homophobes et racistes — en mettant à leur disposition des équipements publics (comme des piscines ou un gymnase).

J’ai pris l’exemple d’un maire ayant mis à la disposition de l’UOIF (une organisation intégriste), un gymnase pour organiser un concours de basket non mixte, interdit aux hommes, pour lever des fonds au profit d’une organisation liée au Hamas. Il s’agissait de montrer qu’une politique publique progressiste ne peut pas soutenir les ennemis de l’émancipation et des droits des femmes.

http://youtu.be/oZdKbZVX2Z0

Cette intervention date de 2010. Elle a beaucoup fâché Rokhaya Diallo, qui intervenait juste avant moi pour demander au PS d’adopter une laïcité à l’anglo-saxonne et des statistiques ethniques. Elle a largement perdu à l’applaudimètre, très largement, et ne s’en remet pas. Voici donc le retour de bâton sous la forme d’un prix censé mettre à l’index les pires racistes de ces cinq dernières années… Décerner un prix du racisme à une antiraciste. N’est-ce pas un peu gros ? Vous connaissez la formule, un peu modifiée. Les salauds osent tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.

Des indivisibles qui divisent

Me remettre ce prix, ce soir-là, celui de la tragédie de Toulouse, pour une phrase où je critique le soutien à des groupes extrémistes et antisémites, c’est déjà assez gonflé. Mais le plus inouï est de le faire justement l’année où j’ai dénoncé le racisme anti-musulmans du FN. Dans un livre, un film et une Bande-dessinée. Ou encore lors de l’émission « Des paroles et des actes », sur France 2.

J’ai demandé à la présidente du FN de s’expliquer sur un extrait du programme de son parti de 2007, où le FN se plaint de voir 20 % des militaires français être issus du « monde musulman » : «  Il devient de plus en plus difficile d’avoir un recrutement de qualité. 20 % des nouvelles recrues sont désormais issues de l’immigration originaire du monde musulman. » Ma question à Marine Le Pen était simple : « Quand des Français de culture musulmane s’engagent pour servir l’armée française, pour servir la France, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer qu’ils sont de mauvaise qualité ? » Elle ne m’a jamais répondu. Ce qui est, en fait, une réponse.

http://youtu.be/IrL5V3Jj7Mw

J’ai toujours veillé à ce que l’on n’instrumentalise pas la laïcité contre l’Islam, dans tous mes livres, depuis 2003 (avant j’écrivais essentiellement contre l’intégrisme chrétien et l’extrême droite), quitte à devenir la bête noire de Riposte laïque et du FN. L’accusation de racisme ou même d’ « islamophobie » est donc parfaitement injuste et calomnieuse. Venant des soutiens de l’intégrisme, cette mauvaise foi n’est pas surprenante. Le pire est de savoir que Rokhaya Diallo a pu trouver des complices pour commettre son forfait.

 Drôle de jury

La complicité de certains membres du jury ne m’étonne guère : Jean Baubérot (pape des accommodements raisonnables à la canadienne), Frédéric Martel (qui a juré de me faire payer une chronique sur Martine Aubry et va jusqu’à me traiter de sarkozyste pour tenter de me discréditer… On rêve !), un journaliste de Politis qui trouve que j’ai eu tort de dénoncer le double discours de Tariq Ramadan, et bien sûr, la spécialiste de l’amalgame féminisme = racisme : Nacira Guénif (auteure d’un livre pro-voile hallucinant sur les « Féministes et le garçon arabe »).

Je pourrais prendre ça à la légère et me contenter d’en rire. Mais ces gens-là, toujours les mêmes (les réseaux indigeno-ramadano-bonifaciens), ne me font plus rire. Leurs amalgames sont dégueulasses et dangereux. Ils défigurent le combat antiraciste pour le transformer en outil d’intimidation contre toute personne qui osera critiquer le voile ou l’intégrisme. Exactement comme les associations religieuses ayant porté plainte contre Charlie Hebdo, en 2007, dans l’affaire des caricatures.

Attentat contre Charlie Hebdo

Attentat contre une école juive à Toulouse

Je porte plainte

Ce prix va donner raison à tous les sites intégristes qui cherchent à me faire taire depuis des années. Ils jubilent déjà. Merci donc aux Y’a bon Awards de leur prêter main forte. La prochaine étape, c’est quoi ? Payer le ticket de bus à ceux qui rêvent de m’emmener en forêt pour me bâillonner ou me « lapider » (selon les mots des équivalents belges de Rokhaya Diallo ?)

J’ai encore moins envie d’en rire cette année, où je dois faire face à l’agression simultanée de militants des Indigènes du Royaume et aux menaces de cadres du FN. Mais surtout l’année où les locaux de Charlie Hebdo ont été incendiés. L’année où un tueur a assassiné des militaires d’origine maghrébine et antillais avant de tirer sur des enfants d’une école juive. Je crois que la calomnie, si répandue sur Internet et décomplexée par ce type d’amalgame, n’est jamais anodine. Elle facilite le passage à l’acte des extrémistes.

Je vais donc porter plainte. Contre l’association et les membres de ce jury. Pour diffamation et injure voire pour incitation à la haine. Les dommages et intérêts seront reversés à une association antiraciste…. Qui milite vraiment contre le racisme.

Caroline Fourest