Rappelons pour ceux qui n’ont pas lu l’ouvrage de Christine Tasin et Pierre Cassen que dans cette fiction, au premier tour, Nicolas Sarkozy (Charles Norzy) est éliminé et que, déjouant tous les pronostics, Marine Le Pen (Perrine Marienne) arrive en tête au premier tour, devant François Hollande (Francis Laslandes). N’oublions pas que les auteurs ont écrit ce roman en août 2011, quand ils ne savaient même pas qui serait le candidat du Parti socialiste. Il y a encore quinze jours, quand les sondages faisaient passer Jean-Luc Mélenchon en troisième position, et n’accordaient que 13 % à la candidate du Front national, j’avoue que j’avais été ébranlé.
Je ne comprenais pas qu’autour de moi, nombre d’amis, qui, habituellement, votent à gauche, me disent que cette fois, ils voteraient Marine sans la moindre hésitation, et que la traduction de ce phénomène, dans les sondages, soient que le FN baisse régulièrement. Ébranlé, je me disais que, décidément, je ne devais plus être en phase avec le peuple de France, et qu’il me fallait m’interroger sur ce décalage.
Et puis je vois les derniers sondages, qui corrigent légèrement les faits. Sarkozy chute de manière spectaculaire, tout comme Mélenchon, tandis que Marine Le Pen progresse. Mélenchon me fait penser à Chevènement, en 2002. A un moment, les sondeurs l’avaient fait grimper à 15 %, et il a fini à 5 %. Le troisième homme avait été Jean-Marie Le Pen. Là, je ne pense pas que le candidat de Front de gauche tombera sous les 10 %, mais à mon avis, il va s’en rapprocher. On a eu l’impression que le système avait sifflé la fin de la récréation, et, durant la dernière semaine, Méluche en a pris plein la tête : Bourdin révèle qu’il a été présent à la remise de la légion d’honneur de Buisson, on parle de ses repas avec Guaino, des patrons disent que quand il discute avec eux, il est plutôt sympathique, et totalement différent du tribun de ses meetings, cela fait beaucoup.
Sarkozy chute de plus en plus, cela ne sent pas bon pour lui. Rappelons-nous que Chirac avait fait seulement 19 % en 2002, et Sarkozy sera loin de ses 30 % de 2007. Je pense franchement que, sans atteindre les scores du « Bobo Jocelyn », qui donnaient 31 % à une Perrine Marienne seulement créditée de 17 % (tiens, tiens) dans les sondages, Marine Le Pen se situera entre 20 et 25 %, bien au-dessus des intentions de vote qui lui sont prêtées. A partir de là, tout est possible, y compris le scenario prévu par Christine et Pierre : la défaite de Sarkozy dès le premier tour.
Finalement, cela ne serait-il pas explicable ? Le seul argument de Sarkozy, c’est la nullité de François Hollande. Mais cela suffit-il, face au bilan catastrophique qui est le sien, face à son absence totale de sens de l’État, et sa capacité de dire le lendemain le contraire de ce qu’il a affirmé la veille ? Les Français ne vont-ils pas comprendre que celui qui a mis des socialistes au pouvoir, a perdu le Sénat, toutes les régions et presque toutes les grandes villes, n’est pas forcément le meilleur rempart pour nous protéger des dangers publics socialistes ? Le courage de Marine Le Pen, qui a affronté, seule, tous les grands sujets, comme l’Union européenne, le protectionnisme, l’islamisation, l’immigration, la sécurité, la souveraineté… ne mérite-t-il pas récompense, surtout quand on a vu la haine du système à son encontre ?
J’avoue, si ce scenario, jugé aujourd’hui improbable par la totalité des journalistes et sondeurs, se produisait dimanche soir, que les bouteilles de champagne mises au frigo ne feraient pas long feu. Dans ce cas, je ne doute pas que les disciples de Méluche, soutenus par les islamo-racailles et les troupes de choc de NPA, montrant toute leur culture démocratique, occuperaient les rues de France et de Navarre pour montrer, comme ils l’ont fait tout au long de cette campagne, leur profond respect du peuple de France.
Là encore, le scenario du “Bobo Jocelyn” serait tout-à-fait respecté…
Paul Le Poulpe