Au lendemain du congrès de la Licra, qui a vu intervenir les ineffables Fourest et Attali, qui ont expliqué que la liberté Internet véhiculait le racisme, on ne comprend plus rien, les repères traditionnels de la gôche anti-raciste tombent en déconfiture.
On avait compris, selon le discours officiel, que l’antisémitisme venait, en France, de l’extrême droite. Au lendemain des assassinats de Merah, c’était la seule piste envisagée par les Jakubowicz, Sopo, BHL et toute la clique.
Pourtant, à quelques jours de ce congrès, le président de la Licra, Alain Jakubowicz, se distinguait, et semait le trouble dans les rangs de la gôche et de l’anti-racisme.
“Ma génération a été élevée dans une culture de l’antiracisme qui ne correspond plus à la réalité d’aujourd’hui, explique-t-il. Pour nous, le Noir, l’Arabe, le musulman, le Juif étaient consubstantiellement des victimes, et le raciste était nécessairement de droite, blanc et chrétien.”
Et d’admettre que ce cliché, véhiculé non pas par sa génération, mais par les anti-racistes professionnels de sa génération, ce qui n’est pas tout-à-fait la même chose, a volé en éclats. Le racisme anti-blancs est tellement développé en France que le président de la Licra juge qu’on ne peut plus continuer à faire fi de la réalité. Le même, au lendemain d’une nouvelle agression de jeunes juifs, à Villeurbanne, était obligé d’admettre que c’était presque toujours – et le presque est aimable – de jeunes musulmans qui étaient coupables d’agressions antisémites, en France.
Premier couac dans le discours anti-raciste classique.
Deuxième couac énorme, voilà le chouchou des Français, Yannick Noah en personne, qui vient s’exiber à la Main d’Or, avec le diable Dieudonné en personne. Celui qui a osé, entre autres, exiber le professeur Faurisson sur une scène. Imagine-t-on ce qui se serait passé si Depardieu, Zemmour, Obertone, voire un Philippot, ou autre bête noire de la bien-pensance avait osé faire de même. Mais c’est Yannick, avec Dieudo, c’est la solidarité blackosse, alors grand silence radio.
Troisième couac, voilà que Mélenchon et son bras droit Delapierre se font carrément accuser d’antisémitisme par leur ancien complice de la Gauche socialiste, Harlem Désir en personne. Le plus cocasse est que Delapierre, qui n’a jamais fait que de la politique toute sa vie, comme d’ailleurs toute la clique Mélenchon, a été vice-président de Sos Racisme. Le crime Delapierre-Mélenchon ? En plein congrès de Parti de Gauche, il faut bien se démarquer de l’impopularité de Hollande (en oubliant de rappeler que le soir du premier tour, Mélenchon, dès 20 h 01, se désistait sans condition) en lui tapant dessus avec vigueur. Méluche ne cache même pas l’objectif : empêcher que les déçus aillent chez Marine Le Pen.
Donc, qu’ont bien pu dire les deux misérables, Delapierre et Mélenchon, pour courroucer ainsi celui qu’on appelle Rantanplan, Harlem Desir ? Le premier n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a dénoncé le “coup d’Etat financier qui est à l’oeuvre”, y compris en Europe avec les récentes propositions concernant Chypre et les “17 salopards de l’Europe”. “Dans ces 17 salopards, il y a un Français, il a un nom, il a une adresse, il s’appelle Pierre Moscovici et il est membre du Parti socialiste“, a-t-il dit vivement applaudi par les 800 délégués. “Il faut combattre la thèse médiatique selon laquelle la gauche est au pouvoir”, a déclaré François Delapierre.
Méluche, galvanisé par son lieutenant, ne pouvait pas ne pas en rajouter une louche. Il a donc accusé Moscovici (ancien trotskiste, comme lui) de ne pas penser en Français, mais en financier international.
Horreur de Jean-Philippe Désir, dit Harlem, qui y voit bien évidemment une résurgence des heures les plus sombres de notre histoire, et qui gémit auprès de l’AFP. « Jean-Luc Melenchon vient de déclarer que Pierre Moscovici aurait le ‘comportement de quelqu’un qui ne pense pas français qui pense finance internationale. Je lui demande de retirer ces propos inacceptables ».
Alors, Méluche a-t-il traité Moscovici de juif apatride, comme un vulgaire militant antisémite des années 1930 ?
Bref, c’est le bordel à gauche ! Le Mrap et le CCIF vont-ils déposer plainte contre le président de la Licra, pour incitation à la haine ? La Licra va-t-elle poursuivre Yannick Noah et Jean-Luc Mélenchon, pour des complicités affichées ou des propos qui ont valu les tribunaux à d’autres, sur plainte des amis de Jakubowicz, pour bien moins que cela ?
Bien sûr que non, il est tellement plus confortable de ruiner Fanny Truchelut, ou de participer à la curée contre Pascal Hilout ou Pierre Cassen.
Paul Le Poulpe