Il fut un temps où le mouvement syndical se targuait de défendre les principes laïques, et de s’opposer, dans les entreprises, à toute initiative visant à imposer le fait religieux. C’était bien avant que l’islam n’entre massivement dans notre pays, et impose des pratiques communautaristes et religieuses aux organisations syndicales, à plat ventre pour recueillir de nouvelles adhésions.
L’exemple de Baby-Loup (entre autres) à Chanteloup est particulièrement parlant. C’est la CGT qui a organisé l’offensive des islamistes contre la directrice du centre. C’est elle qui a fourni un avocat à Fatima Afif, et qui a mis, localement, toutes ses structures, main dans la main avec les islamistes, au service du combat de l’ancienne sous-directrice. En toute logique, la direction confédérale, où l’influence des islamo-gauchistes se fait de plus en plus sentir, ne peut que pleurnicher, dans des termes ahurissants, la décision de la Cour de Cassation.
“Cette décision est inquiétante car elle contribue à alimenter les propos islamophobes qui inondent notre société en laissant suggérer que le port du voile puisse être un acte de prosélytisme”. Quelle dérive, quelle régression des principes laïques. Imaginons la réaction de ces islamo-collabos si la nounou portait une belle croix en pendentif sur sa poitrine, où si était accrochée sur un des murs de la crèche une grande croix en bois… Ils verraient aussitôt une tentative de conditionnement de leurs enfants. En plus, ils n’ont absolument rien compris au contexte historique de la loi de 1905, en affirmant que la loi a “pour objectif de protéger les minorités religieuses d’une éventuelle oppression étatique”. C’était avant tout pour protéger l’Etat de toute subordination au pouvoir religieux. Cette protection des minorités religieuses n’est qu’une concession si et seulement si les religions renoncent à exercer une pression dans la sphère publique.
On leur propose une formation laïque, quand ils veulent, et ce sera gratuit. On leur enverra Pierre Cassen, Michel Ciardi et Fabien Engelmann, ils connaissent la boutique…
Paul Le Poulpe
COMMUNIQUE DE LA CGT
Affaire Baby Loup
La saga judiciaire Baby-Loup s’est clôturée le 25 juin 2014 par un arrêt d’assemblée plénière dans lequel la Cour de cassation valide la clause d’un règlement intérieur d’une crèche associative faisant prévaloir des exigences de neutralité sur la liberté de conscience et de religion des salariés.
L’employeur peut désormais interdire le port du voile à ses salariés sans aucune justification qui tienne la route, et les licencier sur ce motif. En effet, en quoi le port du voile est-il incompatible, comme le prétend la Cour de cassation, avec des « relations avec [des]enfants et leurs parents » ? Cette décision est inquiétante car elle contribue à alimenter les propos islamophobes qui inondent notre société en laissant suggérer que le port du voile puisse être un acte de prosélytisme. En quoi la pluralité culturelle et religieuse porte-t-elle atteinte à « la liberté de conscience » des enfants ?
La Cour de cassation prétend par ailleurs que le port du voile par la salariée d’une crèche porte atteinte à la liberté des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs convictions personnelles. Cette jurisprudence aboutit à ce que l’employeur puisse décider, à son gré, d’interdire ou non les signes religieux dans son entreprise. Au final c’est l’employeur qui, par le biais du règlement intérieur, a le pouvoir de décider de l’orientation de l’éducation des enfants, en faisant prévaloir s’il le souhaite, la négation de la diversité religieuse, culturelle ou politique sur l’acceptation des différences.
Même si la Cour de cassation prétend le contraire, c’est une extension du concept de laïcité à des relations privés. Rappelons que la laïcité correspond à la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Elle a pour objectif de protéger les minorités religieuses d’une éventuelle oppression étatique. La laïcité ne saurait être utilisée pour autoriser un employeur à restreindre la liberté religieuse de son salarié.
La Cour de cassation n’a pas eu le courage de poser une décision de principe claire sur l’atteinte aux droits et libertés fondamentaux dans l’entreprise. Cela aboutit à une extension dangereuse des pouvoirs de l’employeur. Cette solution peut parfaitement être étendue à l’ensemble des libertés d’expression. Il n’est pas acceptable que l’entreprise soit considérée comme un lieu d’effacement des identités culturelles, politiques, syndicales et religieuses des salariés. Le salarié n’a pas à laisser son identité à la porte de l’entreprise. La liberté d’expression est une liberté fondamentale de l’être humain, et essentielle dans une démocratie. Un employeur ne saurait être autorisé à la réprimer sur des motifs aussi contestables.
Espérons que cette décision ne soit que le fruit d’un égarement ponctuel des juges suprêmes dans un contexte de surmédiatisation de l’affaire et d’islamophobie ambiante.
Montreuil, le 15 juillet 2014