Décidément, notre ami Nicolas Gardères est nettement meilleur dans un palais de justice que sur un plateau de télévision. La semaine dernière, tout le monde s’était réjoui de la qualité de sa plaidoirie, lors du procès en appel, à Montpellier, où, suite à la plainte du préfet Boucault, il défendait notre collaboratrice Josiane Filio et notre ami Richard Roudier. Maurice Vidal avait rendu un vibrant hommage à celui qui est un des avocats de Riposte Laïque, et défendra, dans quelques mois, Caroline Alamachère devant la 17e chambre correctionnelle.
Nous avons pris connaissance, sur le site “TV-Libertés”, du Bistro-Libertés numéro 4. Rappelons que lors du numéro 3, l’ami Gardères avait évoqué le romantisme des djihadistes, ce qui lui avait valu, outre une réaction assez vive de Pierre Cassen, invité du jour, de violentes réactions d’une spectatrice, et de nombre de patriotes, indignés par de tels propos.
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http://www.youtube.com/watch?v=kMf68ljBlaY#t=2344
Cette fois, notre ami s’est distingué, lors d’un passage sur Christiane Taubira. Les faits : Martial Bild explique que, ce mercredi 24 septembre, devant la 17e Chambre, se tiendra ce qu’il appelle avec humour un Taubira Tour ! Trois procès intentés pour défendre la Garde des Sceaux, contre des méchants “racistes”.
D’abord le dessinateur David Miège, qui a eu le toupet de représenter un singe déposant plainte pour avoir été dessiné en Christine Taubira. Remarquons, à partir de la 34e minute, l’éclat de Marion Sigaut, invitée du jour, quand elle comprend le dessin incriminé… Au tribunal, Miège !
Ensuite, Anne-Sophie Leclère, harcelée judiciairement depuis que la malheureuse a eu l’idée de reproduire un dessin représentant une petite guenon devenue, plus tard, Christiane Taubira. 9 mois de prison ferme, à Cayenne, 5 ans d’inéligibilité et 50.000 euros d’amende à acquitter au parti Walwari (fondé par Taubira) n’ont pas suffi aux charognards d’un prétendu anti-racisme, qui la poursuivent en France, dans l’Hexagone, cette fois. Au tribunal, Anne-Sophie !
Et puis Minute, coupable d’avoir, dans une page une, émis ce titre humoristique, liant “Maligne comme un singe” au fait de “retrouver la banane”. Au tribunal, Minute !
Interrogé donc, à partir de la 36e minute, sur ces procès, notre ami Nicolas Gardères, qui se dit un grand amoureux de la liberté d’expression, commence à dire que le dessin de Miège lui parait inattaquable. Pour l’instant, tout va bien !
Mais ensuite, cet homme de gauche se reprend. Il fait savoir que pour lui, la liberté d’expression ne peut pas être la liberté d’être raciste, et il décrète alors que le dessin publié par Anne-Sophie Leclère est raciste, de même que la page une de Minute.
Et, à partir de la 38e minute, devant l’incrédulité de l’invitée, Marion Sigaut, et celle des autres participants, dont Béatrice Bourges et Caroline Parmentier, il se lance dans une démonstration des plus étonnantes. Selon lui, dessiner Georges W. Bush en singe serait normal, car, selon les critères de l’avocat, l’ancien président des Etats-Unis ressemblerait à un singe. Par contre, dessiner toute personne de couleur, Taubira ou un autre, en singe, serait raciste. Et, devant l’incrédulité des autres participants, il décide qu’ils sont de mauvaise foi, et refuse de continuer à discuter !
Il ne réagit pas davantage quand Martial Bild lui fait remarquer que le dessinateur de Charlie Hebdo, Charb, a lui aussi dessiné la Garde des Sceaux en singe, se refusant à qualifier cela de raciste, puisque cela vient de la gauche !
Faut-il rappeler à notre ami cet article de Maxime Lépante, intitulé “Taubira et les singes : pour la Garde des Sceaux, les noirs sont-ils une race supérieure”, où il montre, à travers l’Histoire, toute l’histoire de l’animalisation du débat politique, qui remonte à bien avant l’existence d’une vulgaire Taubira.
Il y a au moins trois façons d’être raciste. La première consiste à dire à un Noir qu’il est con parce qu’il est noir. La deuxième consiste à ne pas dire à un homme qu’il est con sous prétexte qu’il est noir. La troisième consiste à traiter différemment deux individus, en fonction de leur couleur de peau.
Par sa manière de traiter George Bush et Christiane Taubira, de manière totalement opposée, face à une caricature animalière, Nicolas Gardères se comporte, à l’insu de son plein gré, comme un raciste, mais aussi comme un adversaire de la liberté d’expression.
Décidément, nous préférons le talentueux avocat à l’homme politique quand il se met à faire de l’anti-racisme sélectif !
Paul Le Poulpe