Le prochain congrès du PS aura lieu les 5, 6 et 7 janvier prochains, à Poitiers. Comme à Toulouse il y a trois ans, comme à chaque veille de grande messe, depuis cinquante ans qu’il milite, Gérard Filoche, cofondateur de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), puis de Sos Racisme, passé au Parti socialiste en 1993, mène une bataille qu’il sait perdue d’avance. Quand il était à la LCR, il a perdu bien du temps dans des tendances minoritaires, et a passé vingt-cinq ans à espérer qu’il pourrait changer cette organisation de l’intérieur. Depuis qu’il a adhéré au PS, il fait semblant, à chaque congrès, de croire et de faire croire que le PS est encore un parti de gauche, et qu’il est possible d’impulser une alternative à la ligne Hollande-Valls-Cambadelis.
Personne n’a oublié son numéro télévisuel, quand, avec une belle indignation, très médiatique, il paraissait découvrir, à 68 ans, que Cahuzac, comme nombre de socialistes, était un pourri.
Personne n’a oublié non plus ses propos, quelques heures après le décès du PDG de Total, Christophe Margerie, qui avaient ému des députés de l’opposition. On remarquera par ailleurs comment Manuel Valls, une fois encore, s’est moqué de l’UMP en les roulant dans la farine, leur faisant croire que Filoche pourrait être exclu du PS, alors qu’il n’y a aucune suite et que l’affaire a été tout simplement classée par Cambadélis.
Pour Valls, Filoche “ne mérite pas” de rester… par BFMTV
Pour connaître le résultat d’un congrès, ce n’est pas difficile. Il suffit de regarder dans quel camp est Filoche, et vous pouvez être certain que c’est le camp d’en face qui va gagner. En 1995, il soutenait Emmanuelli, c’est Jospin qui a gagné. En 1998, il soutenait Mélenchon, c’est Hollande qui a gagné ! En 2007, il soutenait Fabius (quelle mascarade !), c’est Royal qui a gagné. En 2011, il soutenait Aubry (faut oser !) et c’est Hollande qui a gagné.
Par ailleurs, la critique économique à laquelle il se livre, dans le texte ci-dessous, est des plus pertinentes. Il démontre parfaitement les conséquences de la politique d’austérité que ce gouvernement, soumis à l’Union européenne, fait subir à nos compatriotes. Il est parfait quand il démontre le double discours des ministres socialistes, et l’hypocrisie de Cambadélis. Il a les mots justes pour dénoncer nombre d’aspects de la loi Macron.
Sauf que le démagogue Filoche oublie juste l’essentiel.
– Pas un mot sur la nécessaire sortie de l’Union européenne, indispensable pour que notre pays retrouve sa souveraineté.
– Pas un mot sur le mille-feuille administratif, qui permet au PS et à toute la caste politique de faire financer ses permanents politiques par les fonds publics, et donc accroit, par son coût, l’austérité imposée aux Français.
– Pas un mot sur la réalité d’une immigration de masse, en période de chômage de masse, qui ne fait qu’opposer de nouveaux travailleurs concurrentiels (quand ils sont demandeurs d’emplois) aux salariés du privé de notre pays.
– Pas un mot sur les conséquences de cette immigration pour nos systèmes de santé solidaires, pour notre école laïque qui ne transmet plus aucun savoir, pour nos retraités qui, après avoir cotisé toute leur vie, gagnent souvent moins que des nouveaux venus qui, sans avoir jamais cotisé, profitent d’aides sociales refusées aux Français.
– Pas un mot sur la montée du communautarisme, qui segmente la France et mélange des cultures antagoniques sur notre territoire, préparant une inévitable guerre sur notre sol.
– Pas un mot sur l’insécurité qui frappe de plein fouet d’abord les classes populaires, les chômeurs, les travailleurs modestes et les retraités pauvres.
– Pas un mot sur le cancer islamique, et l’effrayante progression de la présence des fous d’Allah sur notre sol, qui menace notre laïcité, mais surtout nos valeurs démocratiques.
Pour Filoche et sa prétendue aile gauche (dans laquelle on trouve des planches pourries bien planquées comme Montebourg, Filippetti, Hamon, Amirshahi ou Guedj), le sort des classes populaires lui est indifférent, de même que les valeurs identitaires de notre pays.
Seul compte un discours marxiste totalement déconnecté des réalités, où il s’agit de prouver que si le PS perd élections après élections, c’est uniquement parce qu’il n’est pas assez à gauche, et surtout pas parce que les Français ne supportent plus l’immigration massive qui les submerge.
En pleine période de submersion migratoire, Filoche et sa bande de bureaucrates socialistes gauchos s’en foutent du sort des Français, à qui on demande de payer toujours plus pour accepter des nouveaux venus qui, par leur nombre, sont en train de briser notre civilisation, notre mode de vie et notre pays.
Egal à lui-même, Filoche jouera son rôle d’idiot utile, se fera probablement applaudir par quelques militants qui feront semblant de croire à son discours, le temps d’un congrès…
Le rôle de Filoche, comme celui de Mélenchon d’ailleurs, est de capter un mécontentement social qui, au lieu de se diriger vers le seul parti qui représente une alternative à la politique UMP-PS, le FN, se cristallise sur la gauche du PS qui, en dernière analyse, se prostitue à la direction.
Après le congrès de Poitiers, qui verra la victoire écrasante de la direction Cambadelis-Valls, la vie continuera, le PS continuera de trahir le peuple de France, et Filoche préparera le prochain congrès, pour mettre “le cap à gauche”.
Paul Le Poulpe
TEXTE DE GERARD FILOCHE
Proposée au vote des militants socialistes au congrès de Poitiers, la Motion A signée de Jean-Christophe Cambadelis, Manuel Valls, Michel Sapin et de tous les ministres socialistes, est en grande difficulté politique : ce qu’elle propose, Bercy a d’ores et déjà publiquement déclaré que c’était hors de question. Le paradoxe est ainsi à son comble : la Motion A soutient le gouvernement, et le gouvernement ne la soutient pas, le grand écart est réalisé, elle ne sera donc pas entendue. Tout continuera comme avant.
Non seulement le projet de loi Macron, reporté après congrès (pour ne pas user d’un nouveau « 49-3 » à la veille du vote des militants) passera, mais de mauvaises nouvelles s’annoncent pour… septembre et le budget 2016. Le gouvernement déclare continuer à faire prévaloir les accords d’entreprise et les contrats de gré à gré contre les lois du travail, et remettre en cause les CDI en plus du travail le dimanche et de nuit… En guise de « dialogue social » le projet de loi Rebsamen réduit les CHSCT et supprime les obligations des entreprises de comparer les salaires femmes-hommes.
Il vise à supprimer 22 000 postes et 3 milliards dans les hôpitaux. A la SNCF, ca serait 17 000 postes en moins et la diminution du nombre de trains en circulation sur certaines lignes. Après Mittal, et Petroplus…Vallourec et d’autres industries de pointe, se ferment à cause du laisser-faire libéral qui règne au ministère de l’économie.
Emmanuel Macron se félicite au nom du gouvernement de la « retraite chapeau » de 300 000 euros du PDG de PSA Philippe Varin, tandis que les petites retraites, sont gelées. Michel Sapin appelle au blocage des salaires « trop élevés » selon lui et propose de prendre l’argent nécessaire aux armées sur les hôpitaux et les logements, resserre toujours plus les boulons budgétaires.
Pourtant on le vérifie chaque jour : quand le déficit baisse de 5,3 à 4 %, la dette augmente de 86 à 97 % du Pib. L’austérité étouffe l’économie et aboutit au résultat inverse à celui qui est visé.
Si vous votez Motion A cela n’aura qu’un sens, vous donnerez un blanc-seing au gouvernement actuel. Sans aucune chance de l’infléchir ! La seule interprétation sera que la ligne Valls-Macron a gagné et non pas que les “aubrystes” l’ont infléchi !
D’ailleurs qui lit la Motion A ne peut que rester incrédule : comment des ministres qui font noir, ont-ils signé quelque chose qui tire plus ou moins vers le blanc ? En quoi la « belle alliance » , l’ « alliance populaire » de la motion Valls-Cambadélis est-elle crédible ? Qui peut croire qu’il puisse y avoir unité de la gauche sur une ligne libérale ? Ce n’est pas seulement le grand écart masqué c’est une forme d’entourloupe en plein jour ! Les adhérents de notre parti doivent être respectés !
Et si tout continue avec la motion A, il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour deviner la suite : austérité aggravée pour atteindre 3,8 % de déficit, puis 3,5 %. Et l’austérité c’est le chômage. On a 577 000 chômeurs de plus en catégorie A et 1 300 000 de plus pour les catégories A, B et C, depuis juin 2012. Complaire aux critères des libéraux de Bruxelles, c’est contraire à « sortir de la crise » , c’est courir à l’échec total. Avec 5,9 millions de chômeurs toutes catégories confondues, outre-mer inclus, comment un candidat socialiste, quel qu’il soit, pourra-t-il avoir du crédit pour se présenter en 2017 et empêcher un duel UMP-FN au second tour ?
On a perdu 4 élections, municipales, européennes, sénatoriales, départementales non pas parce que la France se « droitise » mais parce que notre électorat, déçu, s’abstient massivement. Avec la même orientation politique, nous risquons de perdre une majorité de régions en décembre. Et quand on aura perdu les villes, les départements, les régions, comment gagner la présidentielle, et les législatives ? Comment gagner en bloquant les salaires ? En enlevant 50 + 17 milliards aux besoins sociaux et services publics, hôpitaux, collectivités, en donnant 41 milliards aux multinationales lesquelles suppriment des emplois tout simplement parce que spéculer avec l’argent qu’on leur donne rapporte davantage que d’embaucher ?
Il n’y a qu’une seule chance d’infléchir la fin du quinquennat et de le sauver, d’éviter un 21 avril en pire, c’est de voter pour la seule motion qui propose une alternative, avant que tout soit foutu, c’est la motion B.
Voter B c’est envoyer le message décisif : non seulement nos électeurs de gauche ne sont pas d’accord avec ce qui s’est fait et continue de se faire, mais les membres du parti majoritaire, du grand parti de gauche qu’est le parti socialiste ne sont pas d’accord non plus.
C’est confier les rênes à une équipe socialiste alternative sérieuse et connue qui va d’Arnaud Montebourg, Aurélie Filipetti, Benoit Hamon, Guillaume Balas, Pouria Amirsahi, Laurent Baumel, Daniel Goldberg François Kalfon, Christian Paul à Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel, Jérôme Guedj, Gérard Filoche, Fréderic Lutaud. 60 députés ont refusé le toxique projet de loi Macron et sont déjà engagés pour un nouveau gouvernement majoritaire au Parlement, unitaire avec toute la gauche, rose rouge vert.
Les autres partis de la gauche se disent prêts à renouer sur nos propositions. La Motion B est la seule chance que cela se fasse.
En cas de majorité pour la motion B, ça change : le président entendra ( il a su recevoir les députés dits « frondeurs » ) . Un autre gouvernement sera mis en place et un collectif budgétaire dès juillet 2015. Hausse des salaires, réforme fiscale, réforme bancaire, contrôle des licenciements, ce sera une réorientation immédiate, nous avons fait un agenda précis des réformes car il faudra aller vite en 2016.
Le Budget 2016 est celui de la dernière chance. On peut mettre en œuvre une vigoureuse politique de récupération de la fraude fiscale ; on peut redonner une priorité immédiate à l’emploi public. C’est le dernier message pour redistribuer les richesses et permettre la relance : en augmentant les salaires pour remplir les carnets de commande. Ré engager la réduction de la durée du travail pour faire reculer le chômage de masse.
L’électorat de gauche qui, depuis 18 mois, déçu, en colère, s’abstient massivement, attend des signes sérieux à gauche pour se remobiliser : nous les lui donnerons car ces signes sont dans la motion B. La remobilisation de nos électeurs se fera à cette condition.
Le vote de la Motion B créerait évènement, ce serait ré ouvrir la porte, et on sait tous en notre for intérieur que le vote de la Motion A la fermerait.
La Motion A c’est le risque de tout perdre. La Motion B c’est une chance de faire bouger les lignes.
La Motion A c’est continuer, seuls, dans la voie libérale. La motion B, c’est renouer avec toute la gauche.
La Motion A risque de faire « mourir la gauche » comme l’annonce Valls, partisan de faire du Parti socialiste une UDI bis. La Motion B peut la sauver et inverser le cours des choses.
Notre avenir ce n’est pas d’être livrés au libéralisme sans rivage façon Valls-Macron. Notre avenir c’est la gauche, c’est le socialisme dans la grande tradition de Jaurès Blum Mitterrand Jospin.
Votez A, vous votez Macron libéral façon 19° siècle. Votez B, vous votez Jaurès moderne façon 21° siècle.
Gérard Filoche, membre du Bureau national du Parti socialiste et de l’équipe d’animation de la motion B.