La finale de la coupe d’Europe de football avait lieu ce samedi, quelques semaines après la tempête qui a agité le microcosme médiatique, suite aux exploits de Médiapart, qui avait diffusé des extraits d’un enregistrement voulant prouver que Laurent Blanc et le directeur technique François Blaquart avaient tenu des propos racistes. Leur crime ? Avoir réfléchi à deux phénonomènes : la question du gabarit des jeunes recrues, et la double nationalité de nombreux jeunes qui, passant par les écoles de formation du football français, choisissent ensuite de jouer pour le pays d’origine de leurs parents. La révélation de ces deux phénomènes avait suscité une véritable tempête, et on constata que des Thuram et Noah soufflaient sur les braises, et estimaient qu’une équipe où il y avait huit noirs sur onze joueurs était raciste… puisque sur les trois entraîneurs, aucun n’était issu de la diversité ! Le message Plenel-Thuram-Noah était clair : “La France de demain doit être très majoritairement celle de la diversité, elle ne devra pas ressembler à la France d’hier, et les Français d’origine européenne y conserveront une petite place, s’ils sont bien sages”. C’est cette image qu’a donné l’équipe de France, ces dernières années, avec des comportements qui montraient tout le mépris pour leur pays de joueurs, majoritairement issus de l’immigration post-coloniale, sans aucune culture patriotique.
C’est cette situation qui avait fait réagir fortement notre journal, par des articles de Pierre Cassen ou de moi-même. Suite à ces publications, Pascal Hilout avait été invité au Qatar, par la chaine Al Jazeera Sports, à débattre avec un énervé algérien qui n’a cessé de faire porter à notre pays la responsabilité de la situation désastreuse dans laquelle est plongée son pays, depuis son indépendance.
Il a suffi de regarder la finale de ce samedi, opposant Barcelone à Manchester United, pour mesurer, mieux que de longs discours, la pertinence des réflexions de Laurent Blanc et de François Blaquart. Qu’avons-nous vu, devant nos écrans de télévision. La plus belle équipe du monde, et le plus beau football qui n’ait jamais été produit à ce jour. Quelle est la spécificité de Barcelone, dans le football actuel ? Un jeu entièrement tourné vers l’offensive, avec la volonté de mettre en avant le côté technique, avec une possession maximale du ballon que l’adversaire n’arrive pas à récupérer. De qui est composée cette équipe ? 7 joueurs sont espagnols, 2 sont argentins, un est français (Abidal), et un est brésilien. Sur les sept espagnols, aucun n’a la double nationalité. Ils ont une vraie culture identitaire et un amour sans limite de leur club, le Barça. Lionel Messi, le petit lutin argentin, meilleur joueur du monde, a été recruté à l’âge de 13 ans, et n’envisage pas, pour le moment, de jouer ailleurs. Les deux âmes de l’équipe, Xavi et Iniesta, n’ont connu qu’un seul club, et ont fait toutes leurs classes dans les équipes de jeunes. Autre spécificité, ces trois joueurs, qui sont l’âme de l’équipe, sont totalement en dehors des critères actuels du football français, essentiellement basé sur les qualités athétiques des joueurs. Aucun d’entre eux ne dépasse 1,70 mètre, ce qui ne les empêche pas d’avoir des qualités physiques exceptionnelles, une vivacité et une technique hors du commun, au service d’une intelligence de jeu hors sans pareil.
Faut-il remarquer que si on continuait à appliquer les critères de recrutement qui ont lieu dans la majorité des centres de formation du football français, on peut imaginer que des Messi, Iniesta et Xavi, qui, à 14 ans, étaient des gringalets, n’auraient pas été retenus. De même, avec ces critères, des joueurs comme Michel Platini, Alain Giresse ou Jean Tigana, qui n’étaient pas des grands athlètes, mais de formidables footballeurs, n’auraient pas davantage été sélectionnés.
L’équipe d’Espagne a été championne du monde, en 2010, avec une ossature de sept joueurs issus de Barcelone. C’est parce que leurs joueurs ne sont pas confrontés au phénomène de la double nationalité que l’équipe nationale peut se permettre de profiter du travail des clubs espagnols, et d’aligner les joueurs qui sont passés par ses écoles de formation.
En Espagne, cela ne pose aucun problème. Il n’y a pas de Plenel qui traite Guardiola, l’entraîneur du Barça, de raciste parce qu’il n’y a qu’un seul joueur de couleur, Abidal. Il n’y a pas des Thuram ou des Noah qui, après avoir largement profité des avantages du système français, crachent dans la soupe et pleurnichent sur le racisme supposé de notre pays… sans s’interroger sur le racisme larvé que contient leurs propos.
Quel français n’a pas rêvé, en voyant jouer Barcelone, ce samedi, d’avoir une équipe française qui ressemble à cette formidable image que renvoie les catalans, quand ils jouent au football ? Pour cela, il faut appliquer au plus vite les critères sur lesquels réfléchissaient le directeur technique national, François Blaquart, et Laurent Blanc… avant d’être piégés par l’enregistrement d’un mouchard nommé Belkacemi, diffusé complaisamment par Plenel, et de déclencher la polémique qu’on connaît !
Paul Le Poulpe