Jean-Luc Mélenchon aurait-il un problème avec la démocratie ?

Décidément, le président de Parti de gauche est un personnage curieux. Dans cette interview qu’il accorde au journal en ligne Respublica, qui appelle régulièrement à voter pour lui, il explique que c’est un scandale que la presse ait relayé les propos de Marine Le Pen sur la laïcité, et l’accuse d’être complice d’une véritable imposture. « La laïcité, ce n’est pas l’acharnement contre une seule religion, l’islam », s’exclame-t-il ! Venant de quelqu’un qui réussit, lors de ces cinq minutes, à déverser sa haine contre la seule religion catholique, c’est assez cocasse. Mais il est vrai que Jean-Luc Mélenchon, interrogé par Alain Finkielkraut sur France Culture, avait réussi à nous expliquer que la victoire de Charles Martel contre les arabes à Poitiers avait été une catastrophe pour la France.

Mais la conception démocratique de Jean-Luc Mélenchon est intéressante à approfondir. Si on l’écoute bien, s’il exerçait le pouvoir, cela signifierait-il que Marine Le Pen n’aurait plus le droit de s’exprimer ? On peut le penser, puisque ce grand démocrate était pour l’interdiction du Front national, même quand celui atteignait 15 % à chaque élection. Ou bien cela signifierait-il, s’il était ministre de l’Information dans un gouvernement Hollande, qu’après chaque intervention de la présidente du Front national, immédiatement, un journaliste du système qui « corrige » et « décode » les propos de Marine Le Pen, pour mieux convaincre le bon peuple de son imposture ?

Exagération ? Faut-il rappeler les derniers exploits de Mélenchon et des siens ? Ils ont réussi, ce lundi, avec les facho-gauchos de NPA, à expulser Nicolas Dupont-Aignan d’un rassemblement devant l’ambassade de Grèce, appelé pour protester contre les mesures d’austérité imposé au peuple grec. Peu leur importe que le président de Debout la République ait été invité à Athènes, et y ait pris la parole devant 40.000 manifestants qui l’ont ovationné. Peu leur importe qu’il soit dans la continuité de son combat contre l’Union européenne. Pour les troupes de Mélenchon, le député est un « facho » un « souverainiste », et il n’a rien à faire dans ce rassemblement. Seuls, selon eux, Besancenot et Méluche ont le droit de défendre le peuple grec. Il est par ailleurs révélateur d’écouter les explications de Méluche sur cette agression : “Je suis arrivé après que Nicolas Dupond Aignant ait été mal reçu, je ne sais par qui, ni de quel parti, ni comment. Je suis désolé qu’il ait été maltraité. Mais il lui revient de savoir que personne parmi nous n’aime la confusion des genres politiques. Il aurait dû y penser. Il aurait dû organiser sa présence de son côté avec les militants de son parti. Personne ne les aurait empêchés de le faire. Mais venir au milieu des nôtres, comme s’il était chez lui : non. Ce n’est pas raisonnable pour lui de ne pas l’avoir compris tout seul. Aucun de nous n’a envie de donner prise aux insupportables amalgames qui font les délices de la presse « oui-oui » qui met dans un même sac « souverainiste » ou « populiste » tout ce qui s’oppose à leur cruel aveuglement. Et devant le martyr des Grecs nous mettons en cause le capitalisme de notre époque, français, allemand et nord-américain en particulier. Pas les billevesées des frustrations nationalistes. Nous ne voulons pas être récupérés. Nous sommes internationalistes.” Décodage : Je suis désolé qu’il se soit fait un peu bousculer et insulter, mais c’est quand même bien fait pour sa gueule, ce fumier n’a qu’à être de gauche et internationaliste !

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De même, les grands démocrates de Parti de gauche estiment que le Front national n’a pas le droit de s’adresser aux ouvriers. Chasse gardée, il faut, pour reprendre les propos de Mélenchon, pratiquer « le grand nettoyage ». Bernard Thibault, qui a invité Mélenchon et Besancenot lors d’un grand meeting CGT, est sur cette ligne. Fabien Engelmann militait à NPA, et était responsable syndical CGT : pas de souci. Il passe au FN : hors de la CGT ! La base vote pour Fabien : hors de la CGT, la base ! Et Mélenchon approuve, il aime cette démocratie de l’épuration positive. Peu lui importe que plus de 40 % d’ouvriers veuillent voter pour la présidente du FN, le commissaire politique a décidé que, là encore, seule la gauche avait le droit de leur parler. Il admire Pavlov, Mélenchon : si on est ouvrier, on doit être obligatoirement de gauche, sinon, il faut rééduquer ces déviants ! En agissant ainsi, ne montre-t-il un profond mépris pour la démocratie, et surtout pour une classe ouvrière qui ne se reconnaît pas dans un homme pour qui il n’y a en France aucun problème avec l’islam, aucun problème avec la démocratie, aucun problème d’insécurité, et qui continue à défendre de manière irréaliste une Union européenne expurgée du libéralisme !

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Michel Onfray avait expliqué, invité par Zemmour et Naulleau, qu’il avait rompu avec Jean-Luc Mélenchon en raison de la fascination du leader de Parti de gauche pour des modèles qui lui apparaissaient fort éloignés de sa conception démocratique. Ainsi, le président de Parti de gauche n’a aucun problème avec le fait qu’à Cuba, depuis plus de cinquante ans, il n’y a toujours qu’un seul parti politique autorisé, une seule chaîne de télévision et un seul journal, bref ce qu’on appelle la dictature d’un parti unique. Pour lui, la seule chose qui compte est que les Cubains ne soient plus analphabètes et soient soignés, ce qui est vrai, par ailleurs, et est à mettre au crédit du régime de Castro. De même, le philosophe n’avait guère apprécié que l’anti-cléricalisme – très sélectif – de Mélenchon l’amène à soutenir l’invasion du Tibet par la Chine, et à préférer les communistes chinois aux lamas tibétains. Ecoutons par ailleurs ce que disait le dangereux islamophobe, Michel Onfray racontait sur la religion de tolérance et de paix qui ne pose aucun problème à Méluche…

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Faut-il rappeler les pratiques des lieutenants du président de Parti de gauche ? L’ineffable Corbière avait d’abord demandé l’interdiction des Assises internationales sur l’islamisation de nos pays. Pour lui, pas question que puisse se tenir une initiative dont il ne partage pas les objectifs. Mais il est vrai que son chef voit dans toute critique de l’islam la résurgence de l’antisémitisme des années 1930, rien de moins !

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De même, pas question que deux organisateurs de cette initiative, Pierre Cassen et Christine Tasin, puissent proposer leurs livres au bon peuple de Paris, dans un salon littéraire, mairie du 16e arrondissement. Là encore, il écrit au maire Goasguen, et exige l’interdiction de leur présence, cette fois avec succès.

Mélenchon et Corbière ont un point commun, comme nombre de militants de Parti de gauche : ils ont été formatés, dans leur jeunesse, par une organisation d’extrême gauche, l’OCI (comme Lionel Jospin), qui est devenue le Parti des Travailleurs, et, aujourd’hui, le Parti Ouvrier Indépendant. Cette organisation avait une spécificité : elle terrorisait, par son service d’ordre et son recours fréquent à la violence physique, l’ensemble des autres organisations de gauche et d’extrême gauche, comme l’explique fort bien, dans son livre appelé « Cet étrange Monsieur Blondel », Christophe Bourseillier.

Le président de parti de gauche a gardé de son passé gauchiste ce mépris pour ce qu’on appelait « la démocratie bourgeoise ». Quand nous voyons ses nervis virer Nicolas Dupont-Aignan, vouloir priver d’expression Riposte Laïque, et appeler à la violence contre Marine Le Pen, nous voyons à l’œuvre le vrai fascisme. Mélenchon et les siens sont toujours incapables de tirer les conclusions des catastrophes que des discours et actes  ont pu engendrer dans les dictatures communistes, Cambodge y compris. La seule chose qui nous préserve de telles catastrophes est que, grâce à notre démocratie et au bon sens du peuple de France, le candidat de Front de gauche ne dépassera pas 10 %,et se vendra à Hollande au deuxième tour, comme il se serait offert à Strauss-Kahn si le scenario original avait été respecté.

Avec la démocratie Mélenchon et sa sixième République, voterons-nous encore pour le président de la République ? Non ! Méluche n’aime pas Voltaire, et sa célèbre phrase sur la liberté d’expression. Il est finalement logique que le candidat du Front de gauche n’ait aucun problème avec l’islam : les fous d’Allah détestent autant la démocratie que le grand timonier de Parti de gauche !

En toute logique, Mélenchon a donc choisi l’islam contre la République, et donc le totalitarisme contre la démocratie.

Paul Le Poulpe