Joël Locin est bien gentil, mais il ne faudrait tout de même qu’il nous prenne trop pour des imbéciles. Dans l’affaire de la magouille Hollande-Mélenchon, il n’y a pas un tricheur-menteur sans parole, et une innocente victime, il y a deux magouilleurs.
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Jean-Luc Mélenchon, dans cette transaction, avoue, comme Hollande, se foutre totalement du vote des militants socialistes, et se montre prêt à des accords de chefs de courants qui ressemblent à des partages de territoires de chefs mafieux. Ce qui le dérange, dans cette interview, n’est pas le viol négocié du vote des militants socialistes, c’est que la parole du parrain socialiste n’ait pas été respectée, et qu’il en soit la victime. On comprend mieux comment Martine Aubry a battu Ségolène Royal en 2008 : ses soutiens ont mieux triché que ceux de l’ancienne candidate à la présidentielle !
Quand il était au PS, le candidat de Front de gauche militait à la Gauche socialiste. On aurait pu attendre, de la part de militants qui se battaient pour un vrai socialisme, une autre attitude que celle des barons socialistes, souvent corrompus. Or, que constate-t-on, chez les principaux leaders de ce courant ? Certes, Méluche n’a jamais été confronté à une affaire de gros sous, et c’est à son honneur, mais il se montre prêt à magouiller un vote de militants avec Hollande.
Faut-il parler de Julien Dray et de ses différentes affaires, qui ont souvent impliqué Sos Racisme ? Faut-il parler de Marie-Noëlle Lienemann, qui fut dans l’équipe du maire d’Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville, auteur du livre « Rose mafia », et qui a soutenu cet élu corrompu, comme l’ensemble de la gauche, en se présentant sur sa liste en 2008 ? Faut-il parler d’Harlem Desir, condamné par le justice en 1998 ? Faut-il, même s’il n’a jamais eu d’ennuis judiciaires, oublier Corbière et de son logement social, dans Paris, avec 4000 euros d’indemnités mensuels d’élu, un salaire d’enseignant et une femme avocate ? Ils veulent prendre la Bastille ? Mais ils ne sont plus du côté du peuple depuis bien longtemps, ils sont du côté des possédants !
Ils sont du même moule que ceux qui avaient défrayé la chronique dans les années 1990, lors des affaires Urba, où un système quasi-mafieux, quand Henri Emmanuelli était le trésorier du PS, rackettait toutes les grandes surfaces qui voulaient implanter un magasin dans une commune. Bien évidemment, à l’arrivée, c’était le consommateur qui payait l’ardoise.
Ils sont du même moule que les Guérini, Andrieux, Bernardini et autres élus marseillais qui, selon les dires d’Arnaud Montebourg lui-même, avaient installé un système et des méthodes « dignes du grand banditisme ». Pour eux, seul une chose compte : qu’ils aient les moyens de faire de la politique, et que cela soit le contribuable qui paie les privilèges qu’ils s’octroient. Ce montage humoristique, ci-dessus, montre la réalité de ceux qui vont soutenir François Hollande aux prochaines présidentielles.
Dire que sans vergogne, ils ont osé jouer les chevaliers blancs contre Woerth, quand ils protégeaient, en leur sein, des Guérini ou des Dalongeville, et tous leurs obligés ! Dire qu’ils ont osé frétiller, lors de leurs primaires, sur la démocratie retrouvée du peuple français, pour 4,5 % d’électeurs, quand ils bourraient consciencieusement les urnes, lors de leurs élections internes, quelque temps auparavant. Dire que Hollande mange avec BHL dans des restaurants qui coûtent deux fois plus cher que le Fouquet’s, et qu’ils continuent à se prétendre les représentants des plus pauvres !
Je sais par ailleurs que la droite sarkozyste ne vaut pas plus cher, et qu’ils n’ont pas davantage, pour nombre d’élus, le sens de l’Etat et de l’intérêt général que les voyous socialistes. Mais les Bédier-Dugoin-Woerth-Balkany sont pour la loi du fric et celle du plus fort, ils ne se réclament pas de la justice sociale, et ne prétendent pas donner des leçons de vertu à la terre entière, contrairement aux professeurs de vertu de la rue de Solférino.
Hollande et Mélenchon représenteraient, selon les sondages, 40 % d’intentions de vote au premier tour. Si les journalistes, qu’on dit à 80 % de gauche, parlaient autant de ces scandales que du fameux bal de Vienne de Marine Le Pen, ou du dîner du Fouquet’s de Sarkozy, les Français voteraient-ils vraiment pour de tels imposteurs ?
Paul Le Poulpe