Grand moment, hier soir, à l’émission « On n’est pas couchés », présentée par Laurent Ruquier. André Bercoff faisait partie des invités, pour présenter son dernier livre, sur les présidentielles, intitulé « Qui choisir ». Mais le débat commença à s’animer quand, sur la fin, Natacha Polony le questionna sur les polémiques qu’avait suscité le livre « Apéro saucisson pinard » et sa présumée proximité avec les organisateurs de l’événement. Le romancier eut beau prendre toutes ses distances, se démarquer du terme islamophobe, et revendiquer la défense de la liberté d’expression, rien n’y fit, la commissaire politique Audrey Pulvar, très martiale, lui fit le reproche d’avoir mis sa notoriété au service de personnages infréquentables.
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On ne peut mieux résumer la dictature de la bien-pensance politico-médiatique, qu’incarne de manière caricaturale la compagne du député socialiste Arnaud Montebourg. Rappelons les faits. André Bercoff, en vrai professionnel de l’information, se montre intéressé par l’organisation de l’événement du 18 juin 2010, où des personnes issues de la gauche, comme Christine Tasin et Pierre Cassen, ont accepté de s’associer avec des personnes issues de la droite radicale, comme Fabrice Robert, pour organiser un événement, à l’appel-anniversaire de l’appel du général de Gaulle. L’objectif : informer la population française de l’existence, niée, des prières musulmanes illégales, dans le quartier de la Goutte d’Or. Intrigué par ce rapprochement surprenant, André a cherché à en savoir davantage, et a voulu connaître les trois principaux organisateurs. Intéressé, il leur a proposé, pendant une semaine, d’animer des discussions, autour d’un ensemble de problèmes de société des années 2010.
Homme libre, il a parfaitement assumé sa différence idéologique, tant avec Riposte Laïque et Résistance républicaine qu’avec le Bloc Identitaire, dans une préface remarquable. Malgré tout, aucun éditeur, en France, n’a voulu prendre le risque de publier cet ouvrage. Il a fallu que cela soit Slobodan Despot, suisse d’origine serbe, qui, séduit par le projet, permette que ce livre soit imprimé et distribué, depuis le 16 mars dernier.
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Au lieu de féliciter, en journaliste, le courage qu’il a fallu à André Bercoff pour mettre sa notoriété au service de la liberté d’expression, la commissaire politique Audrey Pulvar utilise un amalgame parfaitement stalinien : en leur permettant de s’exprimer, vous roulez pour eux ! Mais la suite de son argumentation vaut son pesant d’or. Elle a découvert que les Identitaires – qu’elle classe à l’extrême droite du Front national –sur leur site, ont commis un dessin s’interrogeant sur le fait que Mohamed Merah soit une chance pour la France, pour reprendre le titre d’un livre de Bernard Stasi, dans les années 1985, sur l’immigration.
Pour la commissaire politique Pulvar, Merah est français, à partir de là, circulez, il n’y a plus rien à discuter ! Pas de droit de s’interroger sur le droit du sol, qui accorde automatiquement la nationalité française à un enfant né en France, même s’il n’en épouse absolument pas les valeurs. Pas le droit de s’interroger sur la double nationalité, en l’occurrence franco-algérienne, qui fait que des citoyens, français de papier, haïssent leur pays. Pas le droit de s’interroger s’il n’y aurait pas un rapport entre le Coran et le fait qu’un citoyen né sur notre sol se permette d’assassiner des soldats français revenant d’Afghanistan, et quatre juifs, dont trois enfants. Audrey Pulvar a tranché, évoquer ces questions, c’est forcément raciste, puisque cela amènerait l’amalgame immigré = assassin, rien de moins !
Le parallèle qu’elle fera, pour essayer de contrer André Bercoff défendant la liberté d’expression, est de dire qu’on n’inviterait pas sur un plateau de télévision un jihadiste prônant l’assassinat des juifs et la violence. Outre que cette définition s’applique parfaitement à Youssouf al Qaradawi, invité au congrès du Bourget avant l’affaire Merah, contre lequel Pulvar et ses confrères bobos n’ont pas écrit une ligne, le parallèle entre jihadiste et organisateurs de l’apéro saucisson-pinard est particulièrement crapuleux, puisqu’il consiste à renvoyer dos-à-dos fascistes et résistants. Quand André Bercoff essaiera de lui expliquer que dans la Résistance, en 1940, tout n’était pas aussi simple, et que cohabitaient des militants de gauche et d’autres classés à l’extrême droite, il ne fut pas entendu.
Cette journaliste bobo a montré à de nombreuses reprises, à l’émission de Ruquier, son peu de déontologie professionnelle, comme le lui a fait remarquer Stéphane Guillon, pointant la différence de traitement qu’elle faisait quand l’invitée était membre de l’UMP ou s’appelait Marine Le Pen, ou bien qu’il avait la carte du Parti socialiste. Lors d’une agression dont elle se prétendit victime, dans le 16e arrondissement parisien, avec son compagnon Arnaud Montebourg, elle n’hésita pas à instrumentaliser de manière particulièrement politicienne, ce regrettable incident en pointant du doigt, sans le moindre début de preuve, la responsabilité de la présidente du FN, thème repris en boucle par tous ses complices de la profession.
C’est parce qu’il y a des Audrey Pulvar que la liberté d’expression régresse en France et qu’un livre comme “Apéro saucisson pinard” doit trouver un éditeur en Suisse.
C’est parce qu’il y a des Audrey Pulvar que ceux qui résistent à l’islamisation de leur pays sont interdits de plateaux télévisés, et amalgamés à l’extrême droite, comme hier ceux qui dénonçaient le goulag étaient salis par les Pulvar de l’époque.
C’est parce qu’il y a encore des André Bercoff, mais aussi des Eric Zemmour, Robert Ménard, Eric Brunet, Natacha Polony, Ivan Rioufol ou Elisabeth Levy que le totalitarisme idéologique de Pulvar et des siens peut encore, de temps en temps, à une émission de grande écoute, être contesté.
Dernier détail extraordinaire, naturellement, la diva socialo-journaliste n’a pas lu l’ouvrage incriminé. Cela ne l’empêchera sans doute pas de pérorer dans les pinces-fesses mondains du prolétarien 16e arrondissement parisien, habillée en Dior avec ses hauts talons et la bouche en cul de poule, que « décidément, ma chère, André Bercoff a fait une erreur énoooorme en cautionnant un livre d’hystériques islamophoooobes et de racistes néo-nazis, comment a-t-il pu tomber si bas ? ».
Entre André Bercoff et Audrey Pulvar, nous avons choisi. Nous ne partageons ni la candeur de l’essayiste sur l’islam, ni sa vision sur les Etats-Unis, encore moins son européisme béât. Mais, sans hésitation, nous préférons l’homme libre à la commissaire politique formatée, le vrai journaliste au maître censeur, les coups de gueule légendaires d’un passionné (voir son altercation finale avec le nommé Christophe Alévêque) à la constipée du politiquement correct.
Nous préférerons toujours Voltaire à Staline.
Paul Le Poulpe