Plainte de Trierweiler contre deux journalistes : Hollande et Valls intimident les magistrats !

Personne n’a oublié la grande tirade de « Moi président de la République », où, pendant plus de 3 minutes, François Hollande, devant un Sarkozy étonnamment silencieux, expliquait sa conception de son futur rôle, en dressant un réquisitoire contre les pratiques du président sortant.

Sept mois après, il est cocasse d’écouter ce passage, et de voir à quel point celui qui est devenu Normal 1er s’est moqué, ce soir là, des Français, notamment quand il évoquait sa conception d’une justice indépendante.

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http://www.dailymotion.com/video/xqjs2y_hollande-moi-president-de-la-republique-je-serai_news

Ainsi, on apprend que sa compagne, quand elle n’envoie pas des twitts ou ne reçoit pas les opposants à l’aéroport de Nantes (c’est Ayrault qui doit être content), a déposé plainte contre les deux journalistes, auteurs du livre « La Frondeuse », Christophe Jakubyszyn et Alix Bouilhaguet. Elle réclame 80.000 euros de dommages et intérêts aux auteurs, et 5.000 euros de frais de justice supplémentaires.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/12/10/hollande-ecrit-au-tribunal-avant-l-ouverture-du-proces-intente-aux-auteurs-de-la-frondeuse_1804066_823448.html

Là où les choses se compliquent, c’est quand « Moi président » se permet d’écrire aux juges, et de faire savoir qu’il conteste deux pages de l’ouvrage, lui aussi. Là où cela devient ennuyeux pour les donneurs de leçons socialistes, c’est quand Manuel Valls se permet d’utiliser une lettre à en-tête de la République pour y ajouter sa pression contre les juges, semblant se défausser des propos reproduits par les auteurs.

Cela fait tout de même, dans un curieux ensemble, un ministre de l’Intérieur et un président de la République qui, spontanément, écrivent aux juges pour appuyer la plainte d’une femme qui est par ailleurs, dans la vie quotidienne, la compagne d’un des deux ! « Moi président » ne nous avait prévenu que cela se passerait ainsi.

Le silence de nombre de journaleux, sur cette affaire, et leur absence de solidarité avec leurs deux confrères, poursuivis par une consoeur, est également des plus troublants, quand on se souvient d’un autre épisode. Quand Nicolas Sarkozy était président de la République, et qu’il se préparait à épouser Carla Bruni. Airy Routier, alors rédacteur en chef du Nouvel Observateur, avait rendu public un sms supposé du président de la République, envoyé à Cécilia. Dans ce message, il aurait dit à son ancienne épouse qu’elle n’avait qu’un mot à dire, et qu’il arrêtait tout.

Dès que le président, ébranlé par une telle révélation, qu’elle soit juste ou fausse, déposa plainte contre l’auteur, ce fut une levée de boucliers contre lui, de la part de la caste journalistique, qui, prétendant défendre la démocratie, accusa Nicolas Sarkozy de bafouer la liberté de la presse, et de transformer la France en Union soviétique. Précisons que le nouveau mari de Carla Bruni finit par retirer sa plainte, ce qui n’empêcha pas la grande majorité de la presse de continuer un lynchage qui sera finalement payant…

On est donc fort étonné du silence médiatique, devant ces grossières intimidations du pouvoir politique contre deux de leurs confrères. De même qu’on est stupéfait de la grande discrétion des faiseurs d’opinion devant ce procès intenté par l’Elysée contre de dangereux criminels : des agriculteurs en retraite qui ont osé envoyé, dans des enveloppes, des miettes de pain à Normal 1er pour protester contre la diminution de leurs faibles retraites.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/des-miettes-pour-les-retraites-l-elysee-voit-rouge-10-12-2012-1937718.php

Sans doute est-ce leur façon de remercier un gouvernement qui leur octroie 7.650 euros d’abattememnt fiscal, payé par les autres salariés. Quand il voit cette ahurissante différence de traitement médiatique, on espère que l’ancien président de la République se pose des questions, quant à l’opportunité des subventions dont il a gavé une presse qui a contribué à sa défaite, et qui, aujourd’hui, protège de manière incroyable son incompétent successeur.

Paul Le Poulpe