Conte de Noël : Macron vira Castaner, prit Benalla, et tout rentra dans l'ordre


En ce soir du 24 décembre, le Président Macron réveillonnait, dans le mess des officiers, dans une caserne française, en Côte d’Ivoire. Chef suprême des armées, le Président avait tenu à siéger en bout de table, en uniforme, qu’il n’avait pourtant jamais porté, n’ayant pas effectué son service militaire. Il avait insisté que la réunion reste intime, et, méfiant, n’avait voulu aucun militaire pour servir le repas. Il avait demandé à son chef d’Etat major des Armées de ne convier à table que des généraux sûrs, et surtout pas des anciens amis de Pierre de Villiers. Il n’avait pas cru bon d’inviter Florence Parly, ministre de la Défense, qu’il jugeait inutile dans une telle soirée, et surtout chiante, car trop techno. Il voulait une vraie soirée d’hommes, de vrais mecs, avec Brigitte à ses côtés.
Un gigantesque buffet trônait dans la grande salle, et les présents devaient se lever pour aller se servir. Ils étaient douze à table. Les dix plus prestigieux généraux du pays, Brigitte, et lui, Emmanuel, Manu pour les intimes. Le repas s’était déroulé dans une bonne ambiance, et le bon vin coulait à flots. On parlait de tout, assez librement. Brigitte avait tenu à mettre les généraux à l’aise, en les autorisant à la tutoyer, et à l’appeler par son prénom. Certains, se sentant dans une ambiance de confiance, on en était même arrivé, à l’heure du fromage, aux blagues osées, dans des registres fort différents.
Ainsi, un général, dont nous tairons le nom, osa-t-il cette histoire brève.
– Qu’est-ce qu’une tranche de jambon sur le toit d’une voiture, à Saint-Denis ?
Personne ne trouvant la réponse, le général, très fier de lui, répondit :
– Un antivol !
Ce fut une crise de fou-rire général, si j’ose dire ; ils se tapaient tous les mains contre les cuisse, le Président et son épouse en premier. On en était aux blagues sur une vieille prostituée, appelée “Lulu la Péniche”, parce qu’elle faisait du 15 noeuds à l’heure”. Brigitte en pleurait de rire.
Craignant que la soirée ne dégénère, le chef de l’État voulut reprendre les choses en main, et montrer à la tablée qu’il était le maître de cérémonie, et qu’ils étaient ses subordonnées.
– Messieurs, je vous rappelle tout de même que nous sommes à une réunion de travail, au service de la France. Je vous demanderai donc un peu de dignité, s’il vous plaît !
Le silence se fit immédiatement, et les généraux, rouges de honte, comme des enfants pris en faute, regardèrent leurs chaussures. Conscient de l’effet provoqué, avec son arrogance coutumière, l’hôte de l’Élysée poursuivit, s’adressant à la cantonade à la tablée.
– Passons aux choses sérieuses. Qu’avez-vous pensé de mon discours d’Abidjan, sur le colonialisme, Messieurs ?
Les généraux, à l’unisson, lui répondirent que c’était un discours courageux, qu’il fallait tenir à une époque où le populisme menaçait les valeurs universelles, le vivre-ensemble et les droits de l’homme.
Taquin, le président de la République leur fit remarquer que c’était le discours d’un président de la Ligue des droits de l’homme, mais que, dans la bouche de généraux, cela pouvait surprendre. Et il ajouta, histoire de torturer un peu plus ses invités, devant Brigitte aux anges dès que ce nom était prononcé :
– Et qu’avez-vous pensé de la réaction d’Alexandre Benalla, qui, je le répète, n’a jamais été mon amant ?

Les malheureux galonnés ne savaient plus quoi dire, désemparés par le ton que prenait cet échange. Ils se regardaient les uns les autres, espérant qu’un des leurs, plus hardi que les autres, allait monter au front le premier.
C’est le général Georgelin, grand chef de la bataille de la reconstruction de Notre-Dame, qui se lança.
– Monsieur le Président, avec tout le respect que je vous dois, vous n’avez qu’une chose à répondre à ce Benalla : qu’il ferme sa gueule ! 
Aux anges, les autres généraux applaudirent à tout rompre cette martiale envolée, et se resservirent une rasade des nombreuses bouteilles de château-Mouton Rotschild qui traînaient sur la table.
C’est alors que le Président, qui paraissait très fier de ses effets, les doucha, à sa façon, en s’adressant à Georgelin, et à travers lui, à ses collègues.
– Général, j’ai confiance en vous pour reconstruire Notre-Dame de manière moderne, comme je vous l’ai demandé, avec la vision de la France de demain, et surtout pas comme cela était avant, mais sur ce dossier, je pense que vous vous trompez. Depuis ce discours, ma cote a beaucoup baissé dans les sondages, madame Najat Vallaud-Belkacem, haute responsable du secteur international d’Ipsos me l’a encore confirmé ce matin au téléphone. En pleine période de grèves des transports, je me dois de taper fort, dans l’opinion, pour couper l’herbe sous le pied des populistes. Voici donc ce que, en accord avec Brigitte, j’ai décidé. 
Il s’interrompit, paraissant réfléchir à la suite de ses propos, pendant que les généraux buvaient… ses paroles, bouche bée. Il savourait le moment, et le faisait durer, conscient de la jouissance que pouvait provoquer de tels instant, où une tablée entière des plus hauts galonnés de la France est suspendue à vos lèvres.
– Que pensez-vous de mon ministre de l’Intérieur, mon ami Castaner, Messieurs ? 
Georgelin se dit qu’il s’était fait ramasser une fois, et qu’il n’irait plus au feu, cela suffisait pour aujourd’hui. Le silence dura deux longues minutes, et personne n’osait répondre à la question. Le général Lecointre, chef d’état-major des Armées, sentit qu’il ne pouvait se dérober plus longtemps.
– Monsieur le Président, heureusement que vous l’avez eu, à la place de l’autre lavette de Collomb, qui vous a trahi, en temps de guerre, en désertant juste avant la crise des Gilets jaunes. Vous avez bien fait de lui coller une perquisition, à celui-là ! Avec Castaner, vous avez l’homme de la situation, qui, en temps de guerre civile, saura faire tirer sur les populistes, pour éviter les ratonnades racistes. 
Tous les autres généraux applaudirent à l’unisson ces fortes paroles. Le Président attendit que les applaudissement retombent, pour répondre à son interlocuteur, s’amusant comme un petit fou de l’effet que ses paroles produiraient sur ses chefs militaires.
– Général, je ne doute pas de vos qualités au service de la France pour maintenir l’ordre au Mali, pour les raisons que vous connaissez. Mais il me semble qu’un détail vous a échappé : plus personne ne peut blairer Castaner, et tout le monde l’accuse des massacres des Gilets jaunes, et de son impuissance devant les racailles et les gauchistes. Or, si je veux gagner en 2022, je me dois de rassurer les Français sur cette question, la sécurité, qui sera centrale, et de court-circuiter la grosse salope fascisante…
À ces mots, les dix généraux éclatèrent de rire comme un seul homme, se tapant les mains sur les cuisses. Très fier de l’effet produit, l’œil malicieux, le Président reprit.
– Messieurs, vous êtes les premiers que je vais informer de ma décision, cela pour vous montrer le respect dans lequel je tiens l’armée française. Castaner a fait son temps, il ne me sert plus à rien. Je vais installer Benalla à Beauvau, avec une feuille de route précise : remettre de l’ordre dans ce bordel qu’est devenue la France !
Les généraux, en transe, se levèrent tous, spontanément, se mirent à taper dans les mains, à l’unisson, et à scander le nom du président de la République, comme s’ils étaient dans un meeting. Le Président laissa faire, savourant le moment, puis les recadra, au bout de cinq minutes que dura cette scène de liesse.
– Messieurs, un peu de tenue, ne vous comportez pas comme mes rappeurs, enfin ! Voilà la mission que je vais donner à Benalla. D’abord, il doit me rétablir l’ordre dans les transports, et pour cela user de la réquisition du personnel gréviste. Reagan, aux États-Unis, avait licencié 40 000 aiguilleurs du ciel, qui s’étaient mis en grève. Margareth Thatcher avait calmé les mineurs anglais en piquant leur trésor de guerre. Je tiens Martinez par les couilles, il ne bougera pas, sinon, je balance quelques dossiers dont il ne se remettrait pas.
Ceux qui ne feront pas rouler les trains, ou qui joueront aux cons seront tout simplement virés pour faute grave, sans indemnité de licenciement. Cela sera la première mission de Benalla. Ensuite, je vais amender mes discours sur le colonialisme, et me rapprocher de lui, sur cette question. Je dirai à ces cons de Français que j’ai changé ; Sarkozy, il faisait cela très bien.
Enfin, sur les propos d’Alexandre, concernant les Africains qui gueulent après la France, on va faire ce qu’il préconise : on va les virer, avec une grande opération de communication. Pas beaucoup, quelques centaines, mais un ou deux par semaine, relayé par BFM TV, cela fera du buzz. Mais en même temps, pas de démagogie à la Salvini, nous continuerons à accueillir 500 000 nouveaux venus tous les ans, comme nous le demandent les conventions internationales, que nous devons respecter.
Dernière chose, Alexandre, en pétant la gueule à deux gauchistes qui agressaient les forces de l’ordre, a envoyé un message fort, que les policiers comprendront. L’indulgence dont bénéficiaient les Black Blocs et les Antifas est terminée, ils ne nous servent plus à rien, ils ont fait le boulot. Mais auparavant je ferai dissoudre les Identitaires et tous les groupuscules d’extrême droite, et ferai fermer les sites qui attisent la haine. Voilà mon programme pour les deux ans qui viennent. On tape sur les gauchos, on tape sur les fachos, et on tient la boutique d’une main de fer. Et s’il faut se servir de l’armée pour aider la police, je compte sur vous, bien sûr. 
Vous en pensez quoi, Messieurs ?
Subjugués, les généraux osèrent des paroles pleines d’enthousiasme, et dirent tous, chacun avec ses mots, que l’idée du Président était géniale, et qu’avec un tel programme, il ne pouvait pas perdre, en 2022.
En pleine euphorie, le Président lança alors La Marseillaise, mais en version Gainsbourg, ce que les généraux se hâtèrent d’imiter, en éclatant de rire à la fin de l’hymne, pour le plus grand bonheur du chef de l’État. Il aimait ces transgressions qui se moquent de la France, le Président…

Il prit alors son téléphone portable, et, devant le silence revenu, appela un mystérieux interlocuteur.
– Allô, Alex, tu vas bien ? Je te confirme, on fait comme on a dit. Le soir du 31 décembre, j’annonce aux ivrognes illettrés qui vont m’écouter que je vire Casta, et je t’installe place Beauvau. Avec les pleins pouvoirs. Le souk que cela va mettre, cela me fait bander d’avance. Et tu me rétablis l’ordre dans la semaine qui suit, comme on en est convenu il y a quelques jours. Carte blanche. OK, darling ? 
Paul Le Poulpe

19 Commentaires

  1. Paul le Poulpe n’a pas vu que sous le sapin, les généraux ont ouvert leurs cadeaux : des tas de biftons et des babouches dorées dans les caisses de munitions https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/armees-les-officiers-generaux-vont-toucher-des-primes-de-responsabilite-797151.html
    Des primes de 40 000 euros pour 61 généraux ! https://ripostelaique.com/restrictions-budgetaires-mais-primes-de-40-000-euros-pour-61-generaux.html

    • Faut bien flatter la croupe de tous ceux (flics,armée) qui lui permettrait de se maintenir au pouvoir au cas où çà pèterai, avec la garde prétorienne qui l’entoure, ce sera dur d’aller le chercher comme il nous a invité à le faire, car contrairement à l’adage, il n’est ni courageux ni téméraire.

      • kancau 11,désolez de se prendre deux fois le bec pour des conneries. mais je suis d’humeur intempestive, je n’ai pas toujours raison certaine. je crois qu’il y a mieux que de s’incendier mutuellement.sinon,le combat contre l’oligarchie destructrice des peuples et nations.ainsi que l’islamisation de la france,et en pourtour de l’Europe.nous sommes des citoyens de france,et non des mondialistes destructeurs de nations européennes, de cultures chrétiennes grecques.arrétons de nous disputer pour savoir celui qui a raison garder.tout en sachant que nos ennemis prospèrent.heureux de vous lire,coeurdialement.nitiobriges.bonnes fêtes a vous.

  2. bonjour , lui le freluquet vêtu d’un uniforme ? quel honte d’avoir un ” président qui n’a jamais fait l’Armée et qui en est le chef ” brrk , le 31 Décembre la télé sera éteinte car pour écouté les meilleurs vœux d’un menteur cela ne m’intéresse pas

    • De lucidité vous voulez dire ? Sinon qu’il fait balancier pour sitôt le soutenir comme s’il occupait une fonction de conseiller, que c’est à se demander quel fut son rôle exact auprès de lui, on n’a jamais vu un personnel de sécurité, notamment à l’Élysée occuper une place publique comme il fait pour ramener sa fraise 🍓 sur des sujets divers, notamment en matière d’immigration, pour prendre après coup la défense de son ancien patron, voir de son épouse, c’est consternant.

  3. Plaisante fiction, mais on dit souvent que ” la réalité dépasse la fiction “, c’est d’ailleurs ce qu’on constate tous les jours. Tous les jours un truc, un machin, en ce moment sur les retraites, inattendu, invraisemblable, toujours un peu plus d’huile sur le feu !

  4. Il m’a fait rigoler l’autre quand il a sorti au ministre brésilien qu’il lui donnait rendez-vous sur l’octogone pour lui foutre la branlée, se faisant le champion de son ex patron, voir de sa greluche, de toute sa mentalité de banlieusard, à l’image des chariots qui nous gouvernent.

  5. Excellente fiction ! Beaucoup de talent Mr Paul….C’est surement que vous pouvez écrire avec plusieurs “mains”…Ah ces poulpes ! Lol….Sincèrement j’ai adoré !
    Joyeux Noël !
    Et vive “nous” !

    • Merci pour ce beau conte Mr Paul, les poulpes si intelligents devraient aider ce pauvre prétentieux narcissique, et tous mes voeux a Pierre, Christine qui nous régalent en vous lisant, ainsi qu’a toute l’équipe.

  6. Je savoure la vengeance de Bin-Allah… Il est très bien ce garçon! Quel dommage que Ma Crotte ne l’ait pas gardé comme première dame de Fronce…

  7. Excellentissime ! Conte cruel de Noël et dont la fin pourrait être prémonitoire ! Bravo !
    Je souhaite que les faits vous donnent tort, tout comme vous, mais votre scénario de reprise en main de l’opinion est des plus crédibles et même très astucieux.

  8. Pas mal, cher Paul Le poulpe. Le plus tragique dans cette excellente histoire, c’est qu’elle n’est pas loin … de la vérité ! …

  9. Joyeux Noel à tous les internautes de RL et à toute l’équipe : Pierre ,Christine et tous les autres . De tout cœur une bonne fête à tous .

  10. Mille fois bravo à Riposte Laïque pour ses contes de Noël. Les contes ont depuis toujours raconté la vie, mêlée de magie mais aussi de réalisme. Les contes laissent le champ libre à l’imagination tout en envoyant un message fort. Suprême atout : on ne censure pas un conte !

  11. Même pas “rit” tellement ça peut être réaliste! Qui qu’il mette à l’intérieur ça ne peut s’arranger puisque c’est lui qui donne les ordres! Alors on est en plein dedans! J’aime pas qu’on se moque des militaires eux aussi obéissent aux ordres de “là-haut… et en plus ils sont mal payés!!!

Les commentaires sont fermés.