Boss : La série TV qui montre la corruption généralisée aux USA

Aujourd’hui c’est ma page culturelle, oui ça m’arrive dès fois de dériver et sortir mon Smith et Wesson.

Après avoir évoqué les derniers 007 dont le thème récurent est la mise en place du plan de Davos, la série sud-américaine « El Presidente » sur la corruption dans le foot, avec en arrière plan la main mise, au mépris du droit, des USA sur les institutions internationales, j’évoque  aujourd’hui  la série nord-américaine Boss.

Contrairement à l’idée première ce n’est pas la bio du célèbre costumier, non cette série raconte la saga du maire très corrompu de Chicago. Bien que pas très pas récente, elle a une dizaine d’années, elle est toujours actuelle, peut-être plus que jamais et éclaire parfaitement sur la réalité des States.

Chicago n’a pas été prise par hasard, elle est une des villes les plus corrompues des USA, ce n’est pas un hasard si Obama y a fait sa carrière, cependant la couleur politique a peu d’importance.

Comme on dit dans ces circonstances, c’est une fiction inspirée de faits réels.

La ville de Chicago est un prétexte pour décrire le système politique mais plus largement la société américaine, c’est un concentré de toutes ses turpitudes. Là ce n’est pas l’état profond washingtonien qui est mis en scène, c’est l’Amérique du quotidien, de l’intérieur, de ses états fédérés et de ses villes.

Force est de constater que ce qu’il en ressort est peu engageant, c’est un cloaque immonde.

On a toujours tendance à se moquer de la corruption  endémique des sud-américains, c’est vrai, c’est de notoriété publique, c’est limite si tu ne demandes pas le remboursement de ton séjour parce qu’un fonctionnaire t’a pas demandé un petit billet, mais au moins ils ne font pas la morale au reste de la planète.

Le personnage central de la série est donc le maire de Chicago, qui est arrivé à ce poste en épousant la fille de son prédécesseur qui était déjà une fripouille. Lui est au-dessus, il est monté en gamme, c’est un Don Pablo en moins sanguinaire mais qui est une ordure notoire, Al Capone et son gang en comparaison étaient des angelots.

En bon potentat il gère impitoyablement sa ville d’une main de fer et il vaut mieux ne pas se mettre en travers de sa route, même, surtout, quand on est de son bord politique.

Je vous passe sur les péripéties et rebondissements de l’histoire, ainsi vous regarderez tranquillement, non ce que l’on peut en retenir, c’est que tout le monde est pourri, il n’y en pas un pour racheter l’autre, le tableau est impitoyable !

Souvent dans ces fictions, il y a toujours le gars qui est certes pas très net, mais qui a un côté sympa, qui a un bon fond, ici ce sont tous des ordures. Ils ont tout pour eux, menteurs, traitres, escrocs, prévaricateurs, manipulateurs, maitre-chanteurs, assassins, camés et obsédés sexuels.

A ce sujet et c’est ma grosse critique, ils ont un peu trop insisté avec des scènes presque porno, c’est du racolage facile et qui a peut-être été contre productif au final.

Quand je dis tous, cela inclut la population qui n’attend qu’une chose, le passe-droit du seigneur de la circonscription en contrepartie du choix du bon bulletin de vote par exemple. Ceci nous permet de comprendre le fonctionnement du système américain, qui est un clientélisme verrouillé dès la base, disons-le c’est une organisation mafieuse avec ses capi de quartiers, mais légale…

La facétie de la série est que le maire et son staff sont blancs ce qui à Chicago est une vraie fiction, mais je pense que c’est intentionnel pour faire passer le reste, parce-que les minorités, les noirs et latinos en l’occurrence, ne sont pas à leur avantage, ils ont droit aussi à la ramoneuse, au moins il n’y a pas de discrimination.

C’est d’ailleurs finement joué, ainsi l’opposant noir à la mairie, comme souvent et c’est le poncif, tu penses qu’il est l’intègre combattant des droits civiques, en fait c’est une pourriture dont le seul objectif est de garder la mainmise sur son secteur avec la complicité des trafiquants de came.

Les latinos de leur côté se vendent au plus offrant, il n’ont aucune reconnaissance envers leur bienfaiteur et règlent leurs comptes entre-eux de façon assez brutale mais trop voyante, le chicano la finesse c’est pas son truc…

Le monde économique n’est pas mieux loti, ce sont des prédateurs sans foi ni loi, qui vivent sur la bête, les collectivités en l’espèce et qui arrosent tout le monde pour préserver leurs prébendes.

Pour entrer plus dans les détails, histoire de vous décrire l’ambiance, la fille du maire est une pasteur junkie, complètement déjantée qui s’amourache du petit dealer noir qui est son fournisseur.

Dans le couple municipal les relations ne sont plus que d’intérêts, c’est pourquoi l’épouse n’hésite pas à donner de sa personne pour que l’association à but lucratif perdure. On s’aperçoit au passage qu’elle et son mari ont peut-être provoqué la chute du père, de vrais Borgia !

Ensuite, la série se déroule dans la cadre de l’élection au poste de gouverneur et l’on voit le vieux routier titulaire du poste, aussi véreux que son homologue municipal, affronter le poulain du maire, un jeune loup queutard effréné et amoral comme tout le monde.

Inutile de vous dire qu’en matière de coups très bas, d’achat d’électeurs c’est table ouverte !

Bien entendu l’épouse de ce dernier, bonne mère de famille, bonne chrétienne est une arriviste de première et fait tout pour qu’il l’emporte, peu importe les moyens, quitte a finalement fermer les yeux sur les frasques sexuelles.

Autres personnages importants, les deux conseillers du maire, le premier est un compagnon de route depuis plusieurs années, c’est l’âme damnée, c’est Huggy les mauvais tuyaux. La seconde est une blonde très stricte en apparence, mais une perverse totale qui manipule et trahit  tout le monde tout en pensant à se faire tringler dès que l’occase se présente.

Logiquement il devrait y avoir les chevaliers blancs, les défenseurs de l’ordre moral et de la probité, on pense de suite à la presse et à la justice, ben non raté, comme pour le blacos…

C’est là où c’est pas mal amené parce qu’en effet au départ tu crois qu’ils sont ainsi, à l’arrivée ce sont de belles saloperies. Le journaliste d’investigation c’est un Elise Lucet n’ayant aucune limite qui sort de toute déontologie pour un scoop, quant au procureur, c’est un bon chrétien qui va à la messe et un pervers sexuel, encore un ! Dont l’ambition est de conquérir la mairie grâce à ses dossiers et en pratiquant le chantage sur les témoins.

Bref que des gens de confiance ! Tout un monde de crapules infréquentables et on comprend pourquoi cette série a eu une diffusion confidentielle aux USA et s’est arrêtée au bout de 2 saisons, car forcément l’image réaliste qu’elle renvoie de la société américaine est peu glorieuse et dévastatrice.

Bien sûr c’est une fiction, le trait est grossi, mais il existe ! Sans parler des allusions explicites au couple Clinton, en particulier la scène avec une stagiaire et quelques morts inexpliquées…

Et on comprend aussi que l’élection de Trump est une anomalie de l’histoire, ils se sont fait avoir la première fois, la seconde ils ont mis les moyens en action et ils sont nombreux et puissants, pour l’éliminer.

En fait quand bien même il serait élu à nouveau, il ne pourra pas faire grand chose, c’est tellement gangrené qu’il faudrait pour changer quelque chose au moins éliminer la moitié de la population, pas juste les élites corrompues.

Paul Le Poulpe

8 Commentaires

  1. Le monde est il aussi pourri que ça? Peut être pas. Merci de nous avoir ressorti ce chef d’oeuvre de Bob Seger. Nostalgie quand tu nous tiens.

    • PEUT ETRE PAS ?….ou peut etre! mais dans la vie , il n’y a ni optimistes ni pessimistes , que des imbéciles heureux et des imbéciles tristes .

  2. “il faudrait pour changer quelque chose au moins éliminer la moitié de la population, pas juste les élites corrompues.”
    Mais non, soyez confiants dans la nature humaine : commencez simplement à éliminer une partie des élites corrompues et vous verrez à quelle vitesse la moralité reviendra au galop, juste pour ne pas se faire éliminer !

  3. J’ ai jeté ma télé il y a longtemps déjà… donc je ne verrai pas cette série, interrompue d’ après Popol parce trop réaliste… Oui la Mafia politicarde la bas aux states comme ici en Fronze n’ aime pas la transparence ….on n’ ose à peine imaginer toutes les manœuvres corrompues qui se déroulent dans l’ ombre de nos villages …Christian Combaz nous donne une remarquable illustration dans son ” campagnol” village imaginaire mais , oh combien représentatif de notre pays

  4. Dinesh D’Souza qui est un americain d’origine indienne (Inde) va sortir tres prochainement un nouveau film “Are you in a police state?” (Etes vous dans une dictature) en collaboration avec Dan Bongino (ancien policier a NYC et ancien agent des services secrets US) et Nick Searcy (acteur US).
    https://twitter.com/DineshDSouza/status/1707451188633833900?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1707451188633833900%7Ctwgr%5Eb1c4bb4ea192c443ecfc1f4582197511c574d90b%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.whatfinger.com%2F

  5. “Chicago n’a pas été prise par hasard, elle est une des villes les plus corrompues des USA”
    Ce n’est peut-être pas un hasard si cette même ville est celle qui aux USA est la ville préférée des punaises (les insectes). New-York étant la seconde. On peut rapprocher un tel fait des fameuses dix plaies d’Égypte (dont l’invasion des moustiques et des poux), pays frappé par une malédiction divine !

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