On se croirait au lendemain de ce qu’on a appelé l’affaire du Fouquet’s, quand Sarkozy avait été accusé d’avoir célébré sa victoire, en 2007, à la célèbre brasserie des Champs-Elysées, exploit qui lui avait valu d’être traqué durant cinq ans par l’ensemble de la gauche et ses relais médiatiques. Peu importait, comme l’avait montré Djamila Gérard dans cet article, que les “cantines” de la gôche coûtent nettement plus cher que le restaurant incriminé, il fallait harceler par tous les moyens le nouveau président de la République, ce qui fut fait.
Rappelons que Nicolas Sarkozy fit des propositions à Manuel Valls, alors en disgrâce à l’intérieur du PS, pour qu’il rentre dans son gouvernement d’ouverture. Le maire d’Evry refusa, non pas par principe, mais par calcul politique. La suite lui montrera qu’il avait eu du nez.
Les deux hommes se ressemblent beaucoup, tant physiquement que par les discours qu’ils tiennent et nombre de similitudes. Ce sont les véritables Dupont-Dupond de la politique.
Ils sont tous deux d’origine étrangère. Le socialiste est né en Espagne, l’homme de droite est né en France, de parents hongrois. Ils sont tous deux issus d’une famille très aisée, même si Valls a longtemps raconté le contraire.
Ils se mettent facilement en colère tous les deux, bien que Sarkozy paraisse avoir plus de maintien que Valls dans l’exercice de ses fonctions.
Ils sont tous les deux passionnés de football. L’un soutient Barcelone, l’autre le Paris Saint-Germain.
Ils sont tous les deux des européistes fanatiques.
Ils sont immigrationnistes, et ne trouvent rien à dire à l’invasion de Lampedusa, face visible de l’iceberg.
Ils ânonnent à qui mieux le refrain de l’islam, religion d’amour, de tolérance et de paix.
Ils ont tous les deux la même vision de la laïcité, et sont d’accord pour que la France, au nom d’une laïcité apaisée, finance les mosquées.
Certes, ils sont bien obligés de se chamailler, exactement comme les joueurs du PSG et de Marseille s’affrontent durement. Les footballeurs peuvent passer d’un club à l’autre, Valls pourrait diriger l’UMP, et Sarkozy le PS, cela ne changerait rien.
Dans cet esprit, on peut penser que le voyage à Berlin de Valls, pour suivre la finale de la Coupe d’Europe où jouait Barcelone, va le poursuivre aussi longtemps que le Fouquet’s a poursuivi Sarkozy… à moins que les journalistes ne sifflent la fin de la récré.
Comme disait l’inimitable crapule stalinienne Jacques Duclos, parlant d’un possible choix entre Poher et Pompidou, en 1969, “c’est bonnet blanc et blanc bonnet”.
Comme le diraient les Dupont, “Je dirai même plus, c’est blanc bonnet et bonnet blanc”.
Paul Le Poulpe